C’est en 1936, à l’âge de 30 ans, que François Hamon, originaire de Kergloff, créa son entreprise de transports à Scaër. Une entreprise qui emploiera jusqu’à 200 personnes entre le site de Scaër, Lille et la région parisienne.
« Il fut d’abord locataire chez Tante Jeanne, construisit la maison de la rue le Hamp où il y a aujourd’hui un salon de coiffure et acheta le camion à trois essieux de Félix Bihan lorsqu’il commença son activité en haut de la Grande Rue. Il a réussi à se développer en baissant les tarifs proposés par ses concurrents » témoigne un Scaërois ami de la famille .
Scaër, Paris, Lille
Au début des années 50, François Hamon fit construire l’immeuble partagé aujourd’hui en entre le centre de secours et les services municipaux. « Il y avait le garage au rez de chaussée et la famille vivait à l’étage. En 1956, il fit construire sa maison en face, de l’autre côté de la rue des Douches. Puis agrandit son dépôt par un hangar, là où est aujourd’hui le parking des pompiers ».
 | Camion Bernard 150 des années 50 photographié Rue Queignec
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|  | A:Le garage-entrepôt de la rue Queignec vers 1955. B: le premier centre Leclerc. C: F. Hamon construira sa maison en 1956 sur ce site. D: La gare
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René Hamon collabora avec son père avant de lui succéder. Plus tard , l’entreprise « François Hamon et fils » migra vers Miné Rulan pour créer un vaste entrepôt doublé d’un vaste parking où chaque fin de semaine une armada de camions venait s'aligner. A l’aide d’un bulldozer, tous les week-ends, ils ont comblé cette zone humide afin d’avoir un soubassement stable pouvant supporter les poids lourds.
L’entreprise prospéra en créant des entrepôts dans les banlieues parisienne et lilloise. Témoignage d’un ancien chauffeur : « On a commencé avec deux camions pour finir avec seize véhicules. Au début, c'était des Somua, des Bernard puis sont venus les Berliet, Mercedes, Volvo. Par équipe de deux, on partait le lundi vers Paris pour revenir le mercredi. Nouveau départ le jeudi pour revenir le samedi. On mettait douze heures pour y aller. Nous transportions des périssables : du porc, des œufs, du beurre, des gâteaux. On ramenait du ciment et du plâtre au début. À la fin, c'était surtout de la messagerie que l’on faisait ». Dans les années 1970, Michel Hamon ,la 3e génération , prit la suite de René .
TFE et L'Haridon
L’activité de l’entreprise périclita et cessa son activité le 1er novembre 1982. Les lignes et les camions furent repris par les transports l’Haridon à Châteauneuf du Faou et TFE à Vannes. La moitié environ des 80 employés des transports Hamon acceptèrent ce transfert. Pour certains, c'est une solution comme une autre d'aller à Vannes. Pour d'autres, il s'agissait d'une solution d'attente en espérant peut-être trouver mieux et plus près. Une partie des employés bénéficia des dispositions prévues en cas de licenciement économique : « On ira s'inscrire à la mairie comme demandeur d'emploi... Du travail, c'est dur d'en trouver dans la branche. Bientôt, je pourrais tapisser un mur avec des réponses négatives à mes lettres. Quand on me répond aussi au téléphone qu'on me rappellera, je sais ce que cela veut dire... Il va falloir que l'on accepte un travail au S.M.I.C. alors que l'on a des compétences en mécanique de camion...»
 | Sur la voie express
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SCANIA 110" et sa remorque "kangourou" en
pause le long du canal de Nantes à Brestentre Pontivy et Styval (56) en juin 1976(photo Gilou de Rosporden)
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Six chauffeurs restèrent à Scaër jusqu'au 31 décembre pour accomplir leurs deux mois de préavis. Ils firent le ramassage aux alentours avant de livrer plus loin. Le personnel commercial continua à travailler à Scaër jusqu'à la fin de l'année 1982 pour régulariser la comptabilité en cours. Trois chauffeurs partirent en retraite et un autre envisageait de s'installer à son compte mais pas à Scaër. Les « anciens » de chez Hamon créèrent une amicale pour se retrouver de temps à autre et reparler de leur entreprise. L'activité de la SARL Transports F. Hamon & fils se limita ensuite à la location des immeubles industriels de la société.
Les entrepôts Hamon transformés tour à tour en centre commercial
La vie de cette entreprise est liée à celle du centre Leclerc local. En effet, dans les années 60, la première enseigne vit le jour dans un petit bâtiment de 100 m² situé rue Queignec un peu plus bas que l’entreprise Hamon et fils. Puis M.Mme Quérrec développèrent un supermarché dans les locaux libérés par les transports Hamon après le transfert des activités à Miné Rulan.
 | Le supermarché de Miné-Rulan .A gauche, dans les anciens entrepôts Hamon vers 2000. A droite: ces entrepôts ont été démoli après la construction du centre Leclerc actuel. Cliquez sur la photo pour une meilleure vue
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|  | Démolition des locaux administratifs des ex- Transports Hamon en 2011. Les entrepôts sont encore visibles à gauche
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20 ans plus tard, l’histoire se répéta après l’arrêt total de l’entreprise de transports. Le centre Leclerc occupa les entrepôts et le parking des ex-transports Hamon en bordure de la route de Bannalec avec une surface de vente avoisinant les 1.200m². Ces bâtiments furent déconstruits en 2011 suite à la création d’un nouveau supermarché sur le site de l’ancien parking où il y eut des camions Hamon jusqu’à la fin de 1982.
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