Une pisciculture expérimentale à Meil Livinot

Une pisciculture expérimentale  fonctionna quelques temps vers 1980 à  Meil-Livinot.Il s'agissait d'une pisciculture d'un modèle et d'un objectif différents de celles de la région, puisqu'elle devait s'orienter non pas vers l'élevage de poissons de table, mais celui de reproducteurs truites et saumons.

Le Ster-Koloennig

Erwan Le Men, ingénieur agro s'était installé en 1976 à Meil-Livinot, un vieux moulin dont les pierres sont de toute beauté, au carrefour des routes de Saint-Jacgues et de Cleumbeuz.
Dès cette époque, il commença les démarches administratives en vue de l'ouverture d'une pisciculture produisant des géniteurs truites et poissons. Les formalités dureront deux ans. Les premiers aménagements verront le jour en août 1978. M. Le Men ne se lançait pas à l'aventure sans rien connaître de cette branche, puisqu'il avait dirigé, pendant plusieurs années, des piscicultures au Guilyinec : « Les diplômes et la théorie ne suffisent pas. Le travail sur le terrain est lui aussi important... Il y en a qui n'arriveront jamais à faire pondre correctement un poisson ». Cette pisciculture utilisait l’eau du Ster-Koloennig, un ruisseau qui prend sa source près de Ros-ar-Bic qui sert de limite entre les communes de Scaër et de Bannalec. 

 

Raffinerie  de  pétrole ?   Non,  une   pisciculture  à bassins circulaires

Ces cuves de tanks à lait étaient prévues pour  y installer des familles d'alevins.

 Des bassins circulaires

Cette pisciculture disposait d’installations originales pour la région : c’étaient des bassins circulaires que M. Le Men était allé chercher en Grande-Bretagne, où ils étaient plus fréquents. Au début, M. Le Men avait construit des bassins circulaires en contre-plaqué marine, bassins qui sont étanches et dans lesquels croissent les poissons nés dans la pisciculture. En 1979, les bassins définitifs étaient faits de plaques métalliques boulonnées. L'étanchéité était assurée par une bâche de butyle plaquée sur la paroi intérieure. L'alimentation de ces bassins se faisait par le bord et l'évacuation par le centre.
« Dans des bassins circulaires, il est possible de faire varier la vitesse de l'eau en changeant l'angle de la buse qui amène l'eau. Cela m'intéresse parce que je veux des géniteurs non obèses. Je leur fais faire de la gymnastique en variant le courant. D'autre part, par ce mouvement de rotation, les impuretés vont vers le centre et sont alors évacuées. Les bassins sont plus propres que dans une pisciculture à bassins rectangulaires ». M. Le Men pensait arriver à 16 bassins de ce type.

Avec des tanks à lait

Outre les bassins circulaires, M. Le Men créa, toujours selon le même principe de l'évacuation centrale, des mini-bassins à partir de cuves en inox provenant de tanks à lait réformés. « Je pense élever, dans ces cuves, des familles d'alevins. Cela permettra de tester des familles de géniteurs ».
M. Le Men souhaitait pratiquer la sélection des truites : « On recherche des géniteurs longs, qui ont une belle forme et une bonne vitesse de croissance. Les géniteurs mâles et femelles resteront ensemble jusqu'à 2 ans. Ensuite, on peut les différencier selon la forme de la bouche». Après les géniteurs truites, M. Le Men prévoyait aussi de s'intéresser aux saumons : « Les œufs vont éclore dans peu de temps. Ce sont des œufs de saumons  "Salar". Ce sont des animaux qui vivront un à deux ans en rivière avant le passer un à deux ans en mer ».
Pour M. Le Menn, il y avait un marché potentiel : celui des piscicultures, des sociétés de pêche, des coopératives de marins-pêcheurs qui se lançaient dans l'aquaculture.

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