En octobre-novembre 1978, l’épopée tragique des « boat-people », des réfugiés viet-namiens du « Hai Hong » attira l'attention du monde entier. Depuis le mois de mai de la même année, vivait à Scaër, une famille vietnamienne qui avait quitté son pays après la prise de Saïgon par les troupes communistes. M. Nguyen raconta son aventure.
Fonctionnaire à la préfecture de Saïgon
M. Nguyen était Vietnamien, mais sa femme était de nationalité française bien qu'étant Asiatique et avait comme nom de famille « Nicolas ». Depuis 1957, il était fonctionnaire à la préfecture de Saïgon et habitait dans une résidence du gouvernement. Arrive la prise de Saïgon en avril 1975: les nouvelles autorités de Saïgon ne reprenaient pas les fonctionnaires de l'ancien régime. En tant que citoyenne française, Mme Nguyen et sa famille avaient le droit d'être rapatriés sur la métropole. Un avion d'Air France embarqua une partie de la famille le 2 juin 1977 à destination de Paris. Ils laissèrent sur place quatre de leurs enfants, les plus âgés et leurs biens personnels : cyclomoteurs, vélos...
" René" Nguyen et ses enfants |
Employé dans un poulailler industriel
« Nous avons été dirigé sur le Centre d'accueil des rapatriés à Sarcelles. Nous y sommes restés 3 jours. Puis nous sommes venus à Brest ». M. Nguyen, 54 ans, n’avait pas réussi à trouver de travail à Brest. Le 2 mai 1978, il fut embauché ainsi que sa femme, un de ses enfants et un autre Vietnamien célibataire au conditionnement des œufs à l’élevage avicole de Cornouaille à Scaër. Ils demeuraient à proximité de leur lieu de travail , rue Ernest Renan. M. Nguyen fut naturalisé français et prit pour prénom René au lieu de Van Ty.
La grande différence entre la famille Nguyen et les réfugiés du « Haï Hong » c'est que les premiers étaient de nationalité française et avaient pu quitter le Vietnam sans problème. Outre les parents, cette famille comptait 6 enfants à Scaër et la
grand-mère. Un des fils travaillait à Paris et un autre est marin aux
États-Unis.
Le service qui s'occupe des rapatriés leur avait offert des vêtements, une cuisinière, des lits, des tables et du matériel de cuisine. Cependant, comme la cuisine occidentale est différente de celle du Sud-Est asiatique, ils connurent quelques problèmes d’adaptation. Les enfants apprirent le français depuis leur arrivée en France et suivirent l'école à Scaër : maternelle cours préparatoire ou C.P.P.N. pour les aînés . Un des enfants : « Je fais des mathématiques, de la technologie, mais c'est surtout le français qui me plaît le plus ». De temps à autre, des nouvelles arrivaient du pays, par les enfants qui y sont restés : « Le riz est trop cher parce qu'il y a eu la tempête ». Quand on demandait au chef de famille s'il était heureux de cette situation, il répondait affirmativement avec dans le regard quelque chose qui semble dire que sa vie, c’était quand même « là-bas ».
Une famille Hmong à Lanvénégen
Le film « Bienvenue Mister Chang » relate l’arrivée à Lanvénégen, en 1982, de 21 réfugiés laotiens de l’ethnie Hmong. Des familles chassées et exterminées par le gouvernement communiste du Laos, lors des conflits d’Indochine puis du Vietnam. Les Scaërois ont pu rencontrer Maryse Le Goff née Chang dans son activité professionnelle au centre Leclerc.
|
|
En
novembre 2018, une cinquantaine de spectateurs assistèrent à la projection ce
documentaire en présence de la réalisatrice Laëtitia Gaudin-Le Puil, copine d’enfance de Maryse Chang.