Les « Tours de Pont-Lédan »


C’est en 1975 que la société Béton du Poher installa une centrale à béton route de Kerbars dans une ancienne carrière.Nous avions visité cette entreprise en février 1977.

Les matières  premières

A l’origine, il y avait deux immenses tours-silo, des réservoirs à ciment de 120 tonnes, bien visibles dans le quartier. Les quatre réserves de gravillons ou de sable de 300 m3 chacune étaient plus  discrètes. Le sable venait de Plouhinec et les graviers de Gourin. Deux camions-toupies étaient présents à Scaër. Un groupe électrogène de 150 KVA fournissait l’énergie électrique nécessaire au fonctionnement de l’entreprise.

Les silos à ciment
 

Le produit fini

Une programmation électronique dosait les différents agrégats entre eux et de calculer le tonnage de ciment nécessaire. Le sable et les gravillons tombaient par quatre «- casques » dont la manœuvre était commandée par de l'air comprimé, dans une trémie bascule. Puis cette trémie déversait le mélange dans un « skip » qui montait jusqu'à la cuve où des palettes malaxaient les agrégats et le ciment à raison d'un rn3 à la fois. Ensuite, le béton obtenu s'écoulait dans un camion-toupie capable d'en charger 15 tonnes. Le mouvement rotatif de la cuve montée sur le camion permettait un voyage dans un rayon de 40 km autour de Scaër, sans que le béton perde de ses qualités. La centrale peut produire entre 35 et 40 m3 à l'heure.

Les deux camions -toupie en service en 1977


Livraison aux artisans

Le béton produit à Pont Lédan et voyageait pendant une heure au maximum vers Scaër- Bannalec Concarneau. Quimperlé, Le Faouët... Si les abords du chantier ne permettaient pas l'accès du camion, un tapis et une pompe à béton avanceront le béton jusqu'à 50 mètres de distance.
Ce sont surtout des artisans qui commandaient du béton : Ils ne pouvaient pas débiter un tonnage assez important dans un temps minimum avec leur matériel personnel. Ils commandaient de 6 à 24 m3 pour un chantier soit entre 100 et 200 m3 par mois, le prix de revient du béton livré varie bien sûr suivant l'éloignement du point de livraison et la concentration en ciment. Il oscillait être 20 et 30 euros à l’époque. 

Pour un petit artisan, le prix du béton livré par la centrale et celui du béton fait par lui-même était à peu près équivalent. C'est la quantité possible d'être coulée en une seule opération que se trouvait l'intérêt. Des agriculteurs avaient également utilisé les services de la centrale pour la construction de silo à maïs.

Une centrale qui aurait pu  produire davantage

Parmi les gros chantiers qui ont été alimentés par la centrale de Pont Lédan, il y a eu le collège de Scaër, celui de Rosporden, la piscine et l'école maternelle du Faouët. 

 

Le site de l'ancienne centrale à béton ( Géoportail)

La centrale de Kerbars aurait pu produire davantage, mais les chantiers se firent plus rares et d’autres centrales à béton furent mis en service. En décembre 2010, la société BHR (Béton Hamard René racheta une partie du capital de Béton du Poher, dont les sites étaient implantés à Rédéné, Quimper, Scaër et Carhaix. La centrale de Scaër a cessé de fonctionner le 31 décembre 2015 .En 2019, Edycem a repris les centrales à béton de Quimper, Rédéné et Carhaix .

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