Bolloré . De Cascadec à Shanghaï


Au milieu des années 1990, après BSN et Air Liquide, Bolloré Technologies est la troisième entreprise française à s'installer en Chine, à Shanghaï précisément, pour y créer une usine : Bolloré Shanghai Dielectric Materials, dont l’activité est la métallisation sous vide de film polypropylène pour condensateur.
L’unité « métallisation » de Cascadec a eu un rôle à jouer dans cette implantation. Bolloré Technologies avait construit un nouvel atelier au bout de la papeterie pour la filière « film plastique métallisé pour condensateurs » : le film plastique était fabriqué à Odet et la métallisation au zinc ou à l'aluminium se faisait à Cascadec.  

Jusqu’en 2007, le film polypropylène était métallisé à Cascadecc


Le projet d’implantation en Chine avait été lancé dans les années 80 mais les négociations n'ont commencé qu'en 1991 pour aboutir en juin 1993 à la création d'une société mixte associant l'entreprise bretonne à deux partenaires chinois. Bolloré détenaient à l'époque 64% du capital. Une société de métallisation de la banlieue de Shangaï et un conglomérat spécialisé dans la fabrication de condensateurs représentaient 25% du capital. Le solde était apporté par la BNP.

Réagir rapidement

Le but de cette filiale était de développer dans le Sud-Est asiatique les ventes de films polypropylène métallisé pour condensateurs et contrer la concurrence. Bolloré commercialisait déjà du film pour condensateurs à Taïwan, Hong-Kong, en Malaisie, en Corée, au Japon. Pour poursuivre la conquête de ce marché, il devenait indispensable de créer une unité de fabrication sur place, vu les coûts de production des concurrents locaux, des transports et de la main d'œuvre.

Selon M. Jannin, directeur administratif et financier à l’époque : « C'est un marché de proximité où il faut réagir rapidement. De la Bretagne, on ne pouvait assurer cette rapidité nécessaire pour gagner des parts de marché sur cette zone trustée actuellement parle Japonais. Mais, on est les premiers étrangers à entrer sur le marché chinois ».
Il a donc  fallu choisir un point de chute dans cette partie du monde  la Chine proposait certains avantages dont notamment la présence d'un marché potentiel intéressant." Le marché mondial de ce produit croît globalement de 2 à 3% par an ; en Chine, les demandes sont en progression de plus de 10% par an. Second argument pour cette installation : une main d'œuvre locale déjà formée".

Trois Chinois en stage à Scaër

M. Jean-Marc Giraud, le directeur, était sur place en décembre 93, ainsi qu'un technicien d'origine scaëroise, Gérard Derrien. Un coopérant s'occupe de la partie comptabilité. Outre ces permanents, des techniciens européens interviendront sur place épisodiquement.
Un ingénieur chinois, Yuan Bai Chun, 42 ans, et deux techniciens, chefs d'équipe dans leur pays, Ding Guo Liang, 30 ans, et Gu Lu Min, 33 ans, accompagnés d'un interprète Qiu Gong Nan, suivirent un stage de perfectionnement à l'usine de métallisation de Cascadec-Scaër. Ils apprirent la technique de la métallisation et du découpage.« Avec la réforme et l'ouverture de notre pays, nous aurons de plus en plus l'occasion de venir chez vous et le Breton de s'établir en Chine » affirmaient-ils à l'époque..



Les quatre Chinois et M. Jannin reçus en mairie par F. Bleuzen maire et A. Liziard, cadre retraité de Bolloré



Les stagiaires furent également accueillis au collège Saint Alain. Ils  y écrivirent leur nom en sinogrammes

 De retour dans leur pays, ils ont formé leurs compatriotes sous la responsabilité de Gérard Derrien.
L'usine de Shanghaï fut opérationnelle en juin 1994, la production y débuta quelques semaines plus tard, par le transfert d'une machine à métalliser du partenaire chinois. Bolloré apporta une seconde machine dès la fin de l'année. 60 personnes y furent embauchées à l’origine. Une partie à métalliser provenait des usines bretonnes, 50% de la production de cette usine étant exportée sur la zone Sud-Est asiatique.

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