Outre le Cin-Isole les Scaërois de souche se souviennent avoir fréquenté, une autre salle, le Celtic Cinéma créée aussi dans les années 50.
Cinéma ambulant
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La salle construite dans les années 50
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La famille Kervran avait commencé à projeter des films durant la guerre . Leur garage, déserté par les voitures, fut transformé en salle obscure en 1940. M. Yvon Kervran et ses deux fils, Roger et
Yves, passaient des films à Guiscriff. Le dimanche soir, le lundi à Leuhan chez Pierrick Calvary, chez Jaouen à Trégourez, à Saint-Thurien chez Gaonach, à Roudouallec. «
On avait des tournées fixes, et quand on avait des creux, on allait ici ou là. On tendait un drap ou dans les salles, où il y avait un beau mur, on le peignait à la chaux... Pendant toute la guerre, on a fait cela. Au début avec des bicyclettes, chargées de 80 kg chacune. Quand on a eu un gazogène, on a commencé à utiliser deux projecteurs. À la fin de la séance, on gardait 7-8 spectateurs ; on leur payait à boire pendant qu'on ramassait notre matériel. Après, on leur demandait de pousser sur le gazogène pour le mettre en marche ».
 | Ce garage-atelier fut la première salle de cinéma exploitée par Yvon Kervran et ses enfants
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 | | Des enveloppes des années 1940 |
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Le mur blanchi à la chaux servait d'écran
La salle de 400 places, située dans une arrière-cour de la rue Voltaire fut construite sur les plans de M. Madec, ingénieur des Ponts et Chaussées, dans les années 50 , Roger Kervran , qui a exploité cette salle, nous a relaté quelques souvenirs.
« Celtic Cinéma, c'était un nom courant à l'époque. La salle avait un plancher légèrement incurvé, remontant vers la scène et dans le fond. Il n'y avait pas d'écran : les films étaient projetés directement sur le mur blanchi à la chaux, teinté de bleu: il n'y a pas plus blanc. On avait d'abord un écran perlé, je l'ai supprimé et fait peindre le mur par Soaïk Even. On a pu faire la comparaison avec un écran métallisé, à l'avantage du mur ».
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| Cette lettre adressée d'Allemagne par Guy à son ami Roger en 1943, a trait au cinéma: les tournées de Roger dans les communes voisines, la modernisation du Celtic, un film allemand, l'appareil 16 mm du camp... Mr Déniel est le curé de la paroisse qui "va aussi se lancer dans la partie" en projetant des films au patronage , salle au carrefour des actuelles rues Brizeux et Corentin Guillou |
Quatre projections par semaine
Fernandel jouait dans le premier film projeté. Les projectionnistes furent Roger Kervran lui-même, Robert Rannou père, Jean Nabat, Bernard Crenn et M. Houziaux père. Le Celtic Cinéma a fermé ses portes en juin 1967. «
Pendant longtemps, on travaillait quatre jours par semaine. Le mercredi soir, on avait les instituteurs et les enfants, car il n'y avait pas école le jeudi. On avait nos habitués. À mesure qu'on ne les voyait plus, on concluait qu'ils avaient acheté un téléviseur ».
Le Celtic Cinéma accueillit, dans les années 60, les séances de théâtre des tournées Barré-Borelli. Les collégiens de l'époque se souviennent sans doute des représentations du Cid, d'Andromaque, de Britannicus. «
II n'y avait pas de loges, les acteurs se changeaient dans le petit grenier au-dessus de l'appartement ».
Dernière vocation du Celtic Cinéma : lors des travaux de rénovation de l'intérieur de l'église, vers 1970 il avait été loué par la paroisse. Un autel était dressé sur la scène, et les fidèles assistaient à la messe, là où, quelques années auparavant, des spectateurs regardaient parfois des films un peu osés, pas toujours très «catholiques».
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