Nominoé a t’il vécu à Coat-Loc’h ?


 
Au XVIIIe siècle, le géographe Ogée prétendit que le roi breton Nominoë avait sa résidence en forêt de Coat-Loc’h. Une histoire de Bretagne publiée en 1878 reprend également ce propos. Cela a suffi pour que dans l’imagination populaire Nominoé ait habité dans le « maner Koz Kastell », la motte féodale .

Coitlouh , cet inconnu

Tout part du texte latin de la charte 113 du Cartulaire de Redon. En 849, Nominoé convoqua un synode, une réunion d’évêques, « in aula Coitlouh », soit au manoir de Coitlouh, pour remplacer les évêques nommés par le roi de France par d’autres favorables à sa cause. Mais où situer ce lieu historique ?
Pour A. De la Borderie c’est à Coat-Leur à Saint Congard entre Redon et Vannes, Déric localise ce synode au château de Rieux. Le site Argedour.Bzh, ce serait Lescouet à quelques 7 km de Bonnevel (en Priziac), domaine familial de Nominoé.    

 Légende ou Réalité ?   

La motte féodale Coat-Loch a-t-elle hébergé Nominoé ?( maquette de Louis Lessard),



L'article de la Dépêche de Brest

 

Aucun document écrit n’identifie précisément Coitlouh. Coat-Loc’h en Scaër est une hypothèse comme d’autres… À Scaër, sur les cartes anciennes, il y a  la « Forest de couat-louch », « Coilloc », « Coialou » que certains apparentent à Coitlouh …  Un article de la Dépêche de Brest du 18 juin 1931 affirme que « les quatre évêques furent cités à Coat-Loc’h ». Selon un texte du prêtre Yves Calvary dans un bulletin paroissial de 1951 : Il existe à l’orée du bois, un ravin que les vieux Scaërois appellent Toul Nomino.

Le fils de Nominoé habitait à Coray d’après  Yves Calvary, originaire de cette commune. « Le cartulaire de Sainte-Croix de Quimperlé l’affirme : Guihumarc’h, fils de Nominoë, languissait depuis longtemps d’une grave maladie en sa demeure de Coray ( in domu mea Coroe) ». Le Guennec situe cette demeure au château de Zalou en Coray ». On peut faire le rapprochement avec Zalou près de Coat-Loc’h. Alors pourquoi son père n’aurait-il pas vécu à Scaër ?  

Il y a là un profond fossé entre la légende et la réalité que l’on ne peut franchir sans preuve...

 

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