Malgré Nous
Edmond Komorowski est né le 6 juillet 1919 à Torun dans le Nord-Ouest de la Pologne, une région occupée par l’Allemagne jusqu’en 1918 et revendiquée par la suite par Hitler. C’est ainsi qu’Edmond fut enrôlé de force dans la Wehrmacht en 1943. C’était un « Malgré-Nous » comme les Alsaciens-Lorrains à la même époque. Il avait des études en architecture et parlait le français.
En avril 1944, son bataillon arrive à Scaër. Edmond est logé dans l’ancienne école St Joseph, (aujourd’hui HLM de la Croix de Mission. Le 8 juin, son bataillon reçoit l’ordre de se rendre en Normandie pour combattre les troupes du débarquement allié. Dans ses mémoires de guerre, Edmond raconte « Mon camarade François Piatkowki et moi n’avions aucune envie de nous battre pour les nazis et nous décidâmes de mettre à exécution notre plan de désertion préparé de longue date ».
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Les préparatifs
- Préalablement en mai 44, Edmond et François, en uniforme allemand, avaient abordé par hasard avec Alain Le Gall, agriculteur de Kerloa, près du café Le Reste près du cimetière, pour lui rendre une épingle qu’il aurait soit-disant perdu. M. Le Gall n’avait rien perdu : c’était une façon d’entrer en contact avec lui pour demander s’il pouvait aider deux soldats d’origine polonaise à fuir en les cachant. Réponse affirmative d’André Le Gall : « Est-ce que je vous invite à la campagne ». Les deux soldats se sont rendus à Kerloa en reconnaissance, toujours en uniforme, au risque de se faire descendre par les résistants.
-Reine Burel, fille du photographe Henri Burel, voyait ce soldat allemand roder autour de sa maison, rue Zola : « Un jour il m’a demandé si je pouvais le photographier. Il a dit qu’il qu’il souhaitait déserter avec son camarade. On leur a donc préparé de faux papiers. Un carte d’identité s’achetait alors au bureau de tabac. Le garde champêtre Jean Belleguic s’est rendu de nuit à la mairie pour y apposer un tampon officiel.
La cachette de Kerloa
Le 8 juin 44, Edmond et François profitent de la confusion liée au départ de leur bataillon vers la Normandie pour déserter. Il se sont réfugiés d’abord à Croix-Sinquin dans la maison du Dr Raynal (Jo Courtet) puis ont suivi la voie ferrée toute proche jusqu’à Kerflec’h chez Tin Stéphan. Ils ont passé la nuit dans un champ de blé puis se sont réfugiés dans l'étable. Le hasard fait bien les choses : c’était le beau-frère d’Alain Le Gall. Les déserteurs lui demandèrent de les conduire chez ce dernier après avoir revêtus des tenues civiles faites par Alain Guern.
Ils séjournèrent à Kerloa une dizaine de jours en attendant qu’un groupe de maquisards FTPF de Châteaulin qui passait régulièrement par-là vienne les prendre en charge. Ils dormaient dans le hangar à foin et donnèrent un coup de main à la ferme.
Les Résistants
Ils rejoignirent le maquis et participèrent à des actions dans le bataillon « Stalingrad » à Saint Goazec dans lequel combattaient d’autres déserteurs polonais. Fin juillet Ils participèrent à la Libération de Châteauneuf , Pleyben et puis Châteaulin . Fin août , François fut tué accidentellement et Edmond fut blessé à la cheville aux combat du Ménez Hom et soigné à Quimper,puis à Tréboul pour la rééducation. Il fut cité à l'ordre de la division et fut décoré de la Croix de guerre avec étoile d’argent.
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Sa croix de guerre |
Il resta en France après la guerre puis émigra au Canada en 1951. En 1994, il revint en France et rendit visite à Reine Burel, devenue Mme Francis Ollivier et rencontra les enfants d’Alain Le Gall, Henri et Albert. Il décéda le 28 septembre 2011 à Montréal.
Aout 1994 :Albert Le Gall, Edmond Komorowski, Reine Burel, Henri Le Gall |
Source : Youtube, le témoignage d'Henri Le Gall et "Biographie et mémoires de guerre" d'Edmond Komorowski.