La ferme des Caprisoles

Au  printemps 2016, Héloïse Depoilly avait créé un élevage de chèvres sur les hauteurs de Pont-Meur. Secondée par son conjoint, Thierry Louis, elle avait débuté avec  dix chèvres de race  poitevine et alpine et un bouc blanc de race Saanen( Suisse). Si le temps le permettait, Héloïse et Thierry les conduisaient à 500 mètres de leur abri nocturne, au bord de l’Isole : durant deux heures, elles vont brouter la végétation entre Créménet et Cascadec, sur les terrains appartenant à la commune, appréciant aussi bien les ronces et le lierre que l’herbe.

Les chèvres vivent librement, même à la ferme, surveillées par Arkan, la chienne

Les chèvres entretiennent les sous-bois et les chemins, ici près de Meil-Cascadec.

Écopaturage

Après ce test-projet d’installation dans le quartier de Créménet, Héloïse Depoilly,  la Provençale, et son conjoint Thierry Louis, le Languedocien, ont repris la ferme d’Alexis Bihan à Kerscoff pour y implanter un élevage de chèvres « la ferme des Caprisoles », un nom en lien avec l’Isole qui coule quelques centaines de mètres en contrebas. « C’est surtout que nous pratiquons le pastoralisme : nos chèvres entretiennent les bords de la rivière ».

Après des études supérieures de commerce, Héloïse a obtenu un bac pro « Conduite, gestion d’exploitation agricole, option caprine » et est devenue chef d’exploitation tandis que Thierry prépare une certification « Validation des acquis de l’expérience ». Ils ont obtenu une subvention « Jeunes agriculteurs » pour acquérir la ferme et ses 17 hectares, pour s’équiper d’une salle de traite et d’un laboratoire de transformation afin de fabriquer des fromages bio
Depuis décembre 2017, l’élevage se développe progressivement avec aujourd’hui 34 mères. 20 d’entre elles ont  donné naissances en 2018 à des chevrettes dont le nom commence cette année par « O » : Octavia, Osiris, Olga…  « Nous avons voulu créer notre propre troupeau avec des races suisses (Saanen, Toggenbourg), alpine chamoisée, british alpine, et poitevine.

 Le couple utilise les chemins de randonnées de la commune pour former les jeunes chèvres à cette vie nomade. « Le pastoralisme c’est une relation entre l’homme, l’animal et l’environnement. C’est de l’éco-pâturage qui aide à préserver le patrimoine naturel de notre région d’adoption. De plus, tous les terrains communaux ont été certifiés en bio. Nous entretenons 30 hectares de terrain communaux et pouvons évoluer sur 60 hectares dont 40 de prairies pour faire du foin. Nous préférons que nos chèvres soient en totale liberté pour brouter lierre, ronces, arbustes… ce qui donnera un goût particulier au fromage. Durant l'été, les chèvres iront en bétaillère jusqu’au Raden, au Grandchamp, les bois de Cascadec ».

Sylvopastoralisme

Ce sylvopastoralisme, avec des bergers faisant pâturer des chèvres sur des parcours de sous-bois et broussailles, est peu répandu dans la région. Il est ici associé à l’entretien des espaces naturels. Dans ce quartier comme ailleurs, des parcelles de terrains de faibles dimensions, au sol caillouteux ou peu fertile, ont été exploitées au début du 20e siècle. L’agriculture productiviste les a délaissés : pour que la friche ne les envahisse pas, les chèvres représentent des « tondeuses » écologiques et économiques.
Ces chèvres vivent librement même à la ferme avec une aire en herbe et un abri, surveillées la chienne « Arkan » : C’est un berger d’Anatolie qui vit en permanence avec les chèvres. Il n’est pas dangereux pour l’homme. Si un chien errant agressif se présente, elle défendra ses chèvres »


Les chèvres entretiennent le patrimoine naturel de la commune


Quelques fromages fabriqués à Kerscoff

Languedocien, provençal, chilien…

Les  chèvres en lactation produisent quotidiennement une cinquantaine de litres de lait qui deviendront les fromages certifiés AB: «  Nous fabriquons le languedocien, avec persil-ail-ciboulette-échalote), le provençal avec des herbes de Provence, le chilien avec des épices, le cendré, le fromage nature, la faisselle et le fromage blanc ».
 Ces fromages sont vendus directement à la ferme, et via des circuits courts et sur les marchés.


Retour