Les choucas. Une espèce protégée devenue embarrassante



En 2019, 300 000 choucas étaient comptabilisés sur le département : sachant qu’il y a 4-5 petits dans l’année, la situation peut devenir problématique dans les prochaines années.
Leur nuisance est d’abord perçue par les agriculteurs. Tous les ans, ces oiseaux ravagent les parcelles de maïs quand les jeunes pousses sortent de terre obligeant les agriculteurs à ressemer.Avant la moisson, les choucas s’attaquent aussi à l’orge arrivant à maturité.
Les choucas des tours apprécient de faire leur nid dans les conduits de cheminée. En obstruant ces conduits par des branches et des brindilles leurs nids représentent un risque pour la sécurité : incendie, monoxyde de carbone.
Les choucas ont trouvé un « dortoir » confortable dans le bois près du parking de la piscine, causant des nuisances sonores à la tombée de la nuit. Les riverains tentent en vain de leur faire fuir par un tintamarre de casseroles.

En Irlande, un programme de couverture des conduits de cheminée par une grille avait été mis en place pour gêner la reproduction des choucas (photo D. Le Mao)

Un des dortoirs des choucas près du parking de la piscine

Les choucas en ligne de mire

 En juin 2019, deux tireurs de la société communale de chasse « La Scaëroise » furent habilités à tirer ces oiseaux en surnombre qui causent des dégâts importants dans les parcelles de maïs. Le président, Denis Tallec : « On fait cela bénévolement pour aider la profession. Des agriculteurs ont dû ressemer entièrement à Kervennou et Moustrenn. Les choucas arrachent un par un les jeunes pousses de maïs : il faut venir voir les dégâts dans les champs pour comprendre. Les agriculteurs sont remontés car il y a de plus en plus de choucas et on n’a le droit que d’en tirer 50 chacun ». 

Leur supprimer le gite et le couvert

L’espèce est protégée depuis 1989 et en l’état actuel de la législation, la solution pour limiter leurs dégâts est de les faire fuir en testant plusieurs solutions : les effaroucheurs sonores, les cerfs-volants représentant un rapace. Mais ces mesures ont peu d’incidences : les choucas migrent ailleurs pour revenir ensuite.
Pour freiner leur reproduction, il faut selon Daniel  Le Mao  le porte parole de la LPO « les empêcher d’investir les conduits de cheminées et gaines d’aération en les obstruant quand elles ne servent plus ou en les équipant d’un grillage s’ils ont une utilité. Le choucas est essentiellement un oiseau cavernicole et le meilleur moyen de réduire sa population est de les empêcher de faire le nid dans les cavités disponibles. La maîtrise à long terme des populations de choucas passe aussi par la limitation de l’accès aux ressources alimentaires, à l’échelle des exploitations agricoles, en recouvrant le front de taille des silos à maïs d’un filet ou d’une bâche amovible ». Dans la même optique, les abattoirs industriels devraient recouvrir les bennes de déchets destinées à l’équarrissage afin de supprimer une des sources de nourriture.

Chasseurs et agriculteurs souhaitent une augmentation du quota de prélèvement de choucas

Des mesures ayant des incidences financières et/ou chronophages, pour lesquelles aucune compensation n’est prévue à ce jour, pas plus que le remboursement des dégâts aux cultures. Comme souvent, les conseilleurs ne sont pas les payeurs! D’autres activistes ajoutent même que les agriculteurs devraient changer de modèle de production pour supprimer le problème des choucas.
Les agriculteurs et les élus souhaitent quant à eux que les autorités décident d’accroître le nombre d’oiseaux à supprimer chaque année. Le syndicat  des exploitants agricoles de Scaër s’organise avec les autres cantons du Pays de Quimperlé au sein d’une association afin de lutter collectivement contre la prolifération excessive du volatile et de limiter les dégâts causés sur cultures . Mais n’est-il pas déjà trop tard ?

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