Les négociations sur le commerce mondial suscitent la crainte de voir arriver sur le marché une viande ayant fait 10.000 km pour arriver dans l’assiette du consommateur. Eric Le Bacon qui exploitait une supérette place du 8 mai avait choisi de s’approvisionner en viande dans la région : l’agneau et le porc labellisé sont élevés en Bretagne. Et la viande bovine provenait de deux élevages scaërois. Voici son témoignage recueilli en novembre 2015.
Proximité, traçabilité, rentabilité
« En voyant les difficultés des éleveurs, j’ai décidé de me tourner vers des éleveurs locaux pour mieux rémunérer leur travail et pour n’avoir qu’un interlocuteur dans l’approvisionnement de mon magasin. C’est ainsi que François Le Roux de Kerhoal fournit la viande de veau (croisé limousin, blonde d’aquitaine ou bleu-blanc belge) et Henri Le Floc’h de Kerlavarec, la viande de génisse limousine ... Je paie le juste prix négocié avec l’éleveur et je sais comment sont nourris les animaux. Cette traçabilité sans faille rassure le consommateur qui déguste une viande de qualité au meilleur prix... François va me vendre le veau moins cher que si je l’achetais à l’abattoir. Il est gagnant, moi aussi et je n’ai pas besoin d’augmenter mes tarifs. Éleveur, boucher, consommateur : nous sommes tous gagnants »
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Eric Le Bacon (à gauche) venait choisir ses veaux chez François Le Roux à Kerhoal
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François Le Roux acquiesce : « Eric est le 3e boucher que je fournis depuis 2009. Il vient à la ferme choisir son veau : il aura 90-100 jours, aura été élevé sur paille et nourri avec du vrai lait. Ce veau est tué à l’abattoir de Quimper puis Éric vient le chercher le lendemain avec un fourgon frigo... Mon veau est mieux payé, il n’y a pas d’intermédiaire : on n’est pas à dix à manger dans la gamelle. Dans l’avenir, je vais aussi commencer à faire de la limousine pour le circuit court ».
Eric conclut : « Ce veau est consommable toute de suite, pour les génisses mais il faut dix jours de maturation... ».
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