Naître à la maison et démédicaliser l'accouchement

 
Capucine est née jeudi 29 mai 2008 au matin chez ses parents, Thomas, animateur dans les arts du cirque et Carine, infographiste, à Kergoff-Vian près de Loge-Gaor. Non pas dans l'urgence mais par la volonté délibérée de ces parents. Depuis le début de la grossesse, le jeune couple dans la trentaine avait entrepris une démarche de " projet de naissance".

Une sage-femme à domicile

Thomas et Carine expliquait ainsi leur démarche : « Depuis le début de la grossesse, c’est la façon qui nous semblait la plus simple. La grossesse n'est pas une maladie :  il n'y aucune raison a priori d'aller à l'hôpital et d'avoir les soins particuliers d'un gynécologue. L'accouchement à domicile représente la quasi-totalité des naissances dans de nombreux pays. En Europe même, au Pays-Bas, deux enfants sur trois naissent à la maison. Si la grossesse ne présente aucune pathologie et que l'accouchement ne pose pas de problème, le concours d'une sage-femme qui est compétente pour le suivi de grossesses, suffit. Quand on va à la maternité, on n’a jamais les mêmes interlocuteurs … Ce qui était important pour moi, c'est que les gens qui allaient être là au moment de la naissance soient ceux qui m’ont suivie avant…Quand les contractions ont commencé, sont devenues régulières, nous avons fait appel à la sage-femme pour faire le point et savoir quand elle devait intervenir. Mais à tout moment, il y avait la possibilité de rejoindre la maternité ».

Thomas ,Carine et la petite Capucine quelques jours après l'accouchement

Un accouchement naturel

Les sages-femmes qui interviennent ainsi à domicile ne sont qu'une soixantaine en France : « Pour elles, c'est un engagement total, sans assurances : au moindre pépin, la société la condamnera ainsi que les parents. Pourtant dans d'autres pays, c'est normal. De plus on ne coûte pas le même prix à la société :  un accouchement à la maternité revient à 5000 € et le forfait pour un accouchement à domicile n'est que de 319 €.  C'était un accouchement naturel : à part les ciseaux pour couper le cordon, la sage-femme n'a eu besoin de matériel spécifique
On voulait au maximum démédicaliser la grossesse et l'accouchement. On avait rencontré l'équipe de sages-femmes de la maternité de Quimper pour leur présenter notre projet. Peu de gens savent qu'il est possible d'exprimer ce que l'on souhaite lors de l'accouchement. À la maternité, ils suivent un protocole pour des raisons de sécurité médico-légale. Mais on peut discuter, formuler nos souhaits. Le personnel médical a respecté notre choix sans le condamner plus que cela. Pour une grossesse normale, il y a moins de risque à accoucher à la maison :  on ne craint pas d'infection par des microbes étrangers à son milieu ».

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