Corler. Le fleuron de l'agro-alimentaire scaërois


L'industrie agro-alimentaire scaëroise, ce fut d'abord la conserverie Ollivier de Pont-Lédan   ouverte en 1929, puis la " Primeur Française" s'installa rue Laennec en 1949 et la salaison Corler en 1958. Dans les années 60, ces entreprises ont employé 500 salariés. Puis ce fut le déclin progressif : La Primeur française a fermé en 1961, Pont-Lédan en 1986 et Corler  en 1997.

Jusqu'à 220 employés

En 1958, Grégoire Corler qui  exploite une charcuterie artisanale à Coray, crée un abattoir de porc doublé d'une salaison rue Moaligou, sur un terrain ayant appartenu à Bolloré (papeterie de Cascadec). De 30 personnes au départ, l'entreprise culmine à 220 employés, de Scaër et Guiscriff essentiellement, en 1995 avant de connaître deux redressements judiciaires puis de fermer définitivement le 25 septembre 1997.
Certains employés ont fait toute leur carrière " Chez Corler", débutant leur apprentissage à 14 ans  jusqu'à leur retraite à 60 voire 65 ans. Une ancienne employée témoigne" Quand on allait chez Corler pour demander du travail, c'était rare qu'il soit refusé : M. Corler aimait bien les gens de la campagne car ils savaient qu'ils avaient l'habitude de travailler".
 Autre particularité : comme chez Citroën-Rennes, elle a employé au départ plusieurs paysans-ouvriers exploitant parallèlement une petite ferme. " Il y avait aussi des couples où l'homme et la femme travaillaient chez Corler". Nostalgie de ces " Quarante Glorieuses :"On était une grande famille... M. Corler savait reconnaître notre investissement au sein de l'entreprise"


Le personnel des salaisons au milieu des années 60. Au premier plan, en blouse blanche Mme Corler, entourée de son époux et de son fils, tous deux prénommés Grégoire


Samedi 24 septembre 2016  110 anciens salariés de Corler se sont réunis  à Guiscriff. pour partager leurs souvenirs

 Photo de 1991

Un départ en retraite en février 1994 en, présence de G. Corler( à droite)


Effondrement des commandes

Au début de l'exploitation, l'entreprise avait son propre abattoir : Grégoire Corler allait acheter les porcs au marché au cadran et dans les fermes. N'étant plus rentable, cet abattoir arrêta de fonctionner et les carcasses de porc furent livrées par des abattoirs plus importants. Les locaux affectés à la tuerie devinrent restaurant d'entreprise.
 Jusqu'au début des années 90, la salaison  a prospéré, investissant dans de nouvelles installations, développant de nouvelles fabrications : pizzas, tourtes, obtenant même des certifications pour exporter aux USA. Suite à l’absorption de Rallye, basé à Brest, par Casino basé à Saint Étienne, les  commandes ont diminué de 50 %. Des problèmes de management et de gestion prospective précipiteront le destin. 

 

C'était à l'époque où l'entreprise prospérait

 

Visite d’élus en novembre 1991 .Cliquez sur la photo pour l'agrandir

Le 1er septembre 1995, la société Corler est placée en redressement, puis en liquidation judiciaire. Convoitée par plusieurs groupes agro-alimentaires, elle avait finalement été reprise par Hubert Rest, associé à Cointat, une société lyonnaise. A l'époque, 128 emplois avaient été préservés. La perte d'un nouveau client sonnera l'arrêt de l'activité le 25 septembre 1997. Une bonne partie des salariés a retrouvé progressivement du travail, mais cela n'allait pas de soi.


En octobre 2007,Scaër Viandes Production relançait l'activité agro-alimentaire


Depuis 2016 Énergie du Finistère produit du courant électrique. La chaleur dégagée par le moteur thermique est désormais utilisée par une malterie

   Cogénération

 Par la suite , une partie des locaux a hébergé MHM, une entreprise de fabrication de matériel d'abattoir. Il y a eu une tentative de relance de  l'activité agro-alimentaire (Scaër-Viandes Productions en 2007-2008). Puis Loïc Le Gall y a  stocké son matériel agricole et des plaquettes de bois.

 Depuis 2016, la société « Énergie du Finistère »,présidée par Jean Noël Attard, produit du courant électrique à partir d’un imposant groupe électrogène entraîné par un moteur fonctionnant au gaz naturel. À l’origine, il était question d’utiliser la chaleur dégagée par ce moteur pour transformer des plaquettes de bois en granulés pour les poêles. Ce projet n'a pas abouti. En 2018, M. Attard a créé une malterie Bio avec les partenaires de l'association de la Terre à la Bière qui utilise cette chaleur ( cogénération).
Cette microcentrale a été pressentie pour servir à chauffer les locaux du collège Léo Ferré situés à une centaine de mètres : lors de la rénovation de la rue Le Moaligou, un fourreau fut enfoui en prévision sous la nouvelle chaussée.

Retour