Aristide Carduner . Sur le chemin de Saint Jacques de Compostelle

C'est au printemps 2009, à l'âge de 68 ans, qu'Aristide Carduner, agriculteur retraité, et son épouse Jeannine, 65 ans, entreprirent de marcher sur le chemin de Saint Jacques de Compostelle à partir du Puy-en-Velay. En avril 2016, Aristide avait présenté un diaporama des six premières étapes à plus de 200 personnes.


Le crédential d''Aristide



Aristide lors de la présentation de son diaporama :" Mon objectif était de démystifier le Chemin, de développer les détails pratiques: d’où partir, quand, où manger, où dormir, partir seul ou en groupe, une étape ou plusieurs étapes, l'utilisation des guides."

325 km avant la Compostella

"Jeannine et moi avions été en Galice en 1993  et avions visité St Jacques. L'idée nous est venue de marcher de France vers ce sanctuaire. On a pris notre sac à dos, on s'est renseigné on est allé en voiture jusqu'au Puy en Velay et on est parti sur la route. Je compare cela à un train qui part chaque jour, certains marcheurs 's'arrêtent à une gare d'autres vont plus loin".
Ils ont marché 10 jours lors de cette première étape dans le massif central et ont entrepris à l'automne de poursuivre jusqu'à Figeac. Après le décès de son épouse, Aristide s'est décidé à reprendre son pèlerinage en 2012 jusqu'à Moissac, en 2013, il a continué jusqu'à Aire sur-Adour "Je pensais aller jusqu'à St Jean-pied de Port: Il pleuvait tous les jours, j'ai abandonné". L'an passé, en mai, ce fut le Béarn, les Pyrénées, le pays basque jusqu'à Pampelune, puis en septembre, les 425 km du "Camino Francés" jusqu'à León. " Jusqu'à présent, j'ai marché plus de 1200 km et j'ai dormi dans 52 endroits, le plus souvent des gites, dont le cachet est apposé sur  mon carnet de pèlerin, la crédential. Il me reste 325 km de marche pour terminer et recevoir la Compostella, le certificat de pèlerinage."

Le virus de la marche

" C'est une vie au jour le jour, mais on prend vite le virus…Il y a de tout, peu de religieux des retraités, des habitués de la marche, des jeunes  souvent seuls, peu de sportifs.  Tous les jours, on fait de nouvelles rencontres… que l'on retrouve parfois plus loin… On s'arrête pour regarder les paysages. On est concentré sur sa marche et on oublie tout le reste… On dort dans des gîtes aux prestations variables, de 27 à 38 € l'an passé en demi-pension en France de 15 à 25 € en Espagne dans des dortoirs.
Dans la partie française, j'aimais bien discuter avec les paysans de l'Aubrac où Il y a de beaux paysages au printemps, les Landes, le pays basque. Le hasard fait que l'on rencontre des gens qui connaissent les mêmes personnes que nous. On sympathise aussi avec des étrangers. Passé Roncevaux, nous n'étions plus que 5 français sur 40 personnes à passer la nuit dans le gîte.
Le  souvenir qui me marque le plus: les plaines désertiques de la Meseta après Burgos. On marche et on a l'impression de ne pas avancer. Là, on se sent sur le chemin de Saint Jacques, tout petit dans l'immensité et on se pose des questions sur la vie que l'on mène ». Autre clin d’œil repris dans le diaporama : « En quittant le Puy En Velay, ma route a croisé un escargot traversant le chemin. Je l’ai pris en photo car nous étions  pareils avec nos sacs, aussi éloignés du but à atteindre »

Retour