A l’époque révolutionnaire, notre commune attira l’attention par son refus de la constitution civile du clergé, des réquisitions, des assignats, de la conscription. Le chouans guiscrivites donnèrent du fil à retordre aux soldats de la République.
Cette période et plus particulièrement l’instauration des prêtres assermentés servit de trame à un roman du Comte Louis de Carné, diplomate, homme politique et journaliste, publié en 1835 sous le titre « Guiscriff, scènes de la terreur dans une paroisse bretonne ».
Ce roman met en scène le vénérable abbé Denmad (homme bon en breton ) prêtre expulsé, l’abbé Melven, prêtre assermenté, André Le Craech dit Bonanventure, chef royaliste ; le capitaine Florent qui commandent les « Bleus », les soldats de la république à Guiscriff . Denmad qui est revenu à Guiscriff tombe sous les coups des Républicains. Melven est assassiné en représailles par des chouans guiscrivites. Cette histoire romancée n’est pas sans rapport avec ce qui s’est passé réellement durant cette période de trouble.
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Digne de Walter Scott
Louis de Carné invita son ami , le poète Alphonse de Lamartine à lire son ouvrage . Ce dernier émit une critique fort louangeuse dans une lettre datée écrite à Saint-Point, le 15 juillet 1835 : « Dans le tumulte de Paris, je n'avais pas voulu nuire à mon impression et à mon jugement en lisant l'essai que vous m'aviez adressé. Je viens de le lire dans une matinée solitaire, au pied d'un arbre au bord de l’eau, séparé du bruit de tout monde par dix bonnes et impraticables lieues de montagnes. Je ne puis me refuser à vous dire mon impression et éprouverais le même besoin de la dire à un autre. ‘Guiscríff’ est le germe d'un superbe roman et la preuve d'un talent capable de produire. La première partie est un admirable tableau de mœurs et d'histoire, la seconde une belle ébauche de drame. Il ne manque donc rien qu’un plus long développement et des plans secondaires pour en faire un morceau digne de rivaliser avec ce que Walter Scott a de mieux conçu ».
Ce roman est aujourd’hui tombé dans l’oubli comme son auteur qui fut élu à l'Académie française au 3e tour en 1863 contre Littré dont le dictionnaire est toujours réputé.
Source : https://gallica.bnf.fr/
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