Ty-Allain. Marché bio et musée vivant

Depuis le mois de juin 2004, les producteurs bio de la région possédant tous la certification AB, réunis au sein de l'association " Bio-Kerne"  présentaient  leur production chaque mercredi à la ferme de Ty-Allain chez Jacques et Véronique Bleuzen. Ce marché s’est arrêté en 2018.


 Jacques, le maître des lieux, mène les estivants assis sur des bottes de paille dans une vieille remorque vers les enclos...

... où les truies de son élevage bio gambadent en plein air entourées d'une ribambelle de gorets enthousiastes


 Bio et local



A l'origine, ces producteurs souhaitaient faire découvrir leur travail et leurs produits aux gens de la région et aux estivants en proposant un circuit direct producteur-consommateur. On trouvait sur ce marché des volailles, du porc, des produits laitiers, des légumes, des fruits, du pain, des boissons…
Outre l'aspect commercial, ce marché représentait chaque été un atout touristique pour la commune avec la visite de l'élevage de porcs élevés en plein air. Chaque semaine, Jacques Bleuzen invite les visiteurs à s'asseoir dans une remorque rustique pour aller à la découverte de l'élevage de porcs où les truies et leurs porcelets vivent en liberté dans les champs, où les porcs à l’engraissement grandissent sur la paille dans un vaste espace.
Combien d'enfants de vacanciers se sont émerveillés en découvrant les gorets batifolant en toute liberté dans les champs ou les porcs à l'engrais mâchouillant la paille de leur litière?


Un musée vivant de la vie rurale d’autrefois


Durant plusieurs années, en juillet-août, avec le concours d'agriculteurs retraités, Ty Allain accueillait des reconstitutions de la vie rurale d'autrefois : labours et fauchage avec des chevaux, fabrication du cidre, moisson à la batteuse, fabrication du beurre à la baratte, exposition de machines agricoles anciennes...
 Pour les retraités locaux, ces animations empreintes de nostalgie leur rappelaient une époque où l'entraide était nécessaire lors des travaux importants. Pour les estivants et le jeune public, elles représentaient un voyage dans les années 50/60 avec des techniques et des machines aujourd'hui disparues

Démonstration de labour

A gauche : Jacques et Véronique Bleuzen


 La fenaison : "Dans un pré voisin, une faneuse à cheval adapté derrière un petit tracteur vert Deutz remuait quelques mètres carrés de foin bien sec qu'un andaineur tracté par un Ferguson cinquantenaire a ensuite rassemblé. Puis ce fut au tour de la botteleuse entraînée par le vénérable Renault orange de faire son œuvre. Enfin, ces quelques bottes de foin ont été chargées à la fourche dans une ancienne charrette hippomobile dont les brancards ont été remplacés par un timon afin de l'atteler derrière un " tractosaure", un Fendt ayant perdu ses couleurs avec le temps qui passe et qui a la particularité de porter une caisse en bois sur son essieu avant :" Il a servi à ramasser les cailloux quand les charrues ont commencé à labourer plus profond".



La fenaison: la faucheuse,la faneuse derrière le tractosaure, l'andaineuse, la botteleuse



...On avait commencé par couper de l'herbe à l'aide du légendaire Renault D22 orange équipée d'une faucheuse ventrale. Étape suivante :  le fanage à l'aide d'une machine traînée par un Fendt rouge de 1956 dotée de fourches à quatre doigts dont le mouvement mécanisé reproduit le geste ancestral des paysans maniant la fourche. Cette machine avait commencé sa carrière tirée par un cheval :  le forgeron du village remplaça les brancards par un unique timon pour l'atteler derrière le tracteur. Il fit de même pour la charrette car l'acquisition d'un tracteur représentait déjà une dépense importante dans les petites fermes vivant en quasi autarcie ; il fallait donc adapter au mieux le matériel existant prévu à l'origine pour travailler avec les chevaux.

La moisson


La moisson :Le public a suivi le travail de la faucheuse-lieuse tractée par un antique tracteur Man. Les gerbes étaient ensuite chargées à la fourche sur une ancienne charrette attelée derrière un Massey Ferguson qui avait aussi servi plusieurs décennies. Ensuite, les agriculteurs retraités, chemise à carreau et chapeau de paille de rigueur, défaisaient les gerbes avant de les enfourner dans la batteuse Braud qui rugissait de plaisir. Dernières étapes : une petite botteleuse Garnier pressait la paille à l'arrière, mue par un tracteur McCormick Utility. Tous les " acteurs" de cette mise en scène avaient conservé dans leur mémoire les gestes précis de leur jeunesse.


L'écrémeuse et la baratte

Le beurre frais est sorti de la baratte, salé et façonné dans un moule en bois


 Le beurre :"A la ferme même, on avait remonté une écrémeuse et une baratte d'avant l'arrivée de l'électricité dans les campagnes. L'écrémeuse sépare la crème du lait grâce à la force centrifuge et la baratte fabrique le beurre à partir de la crème. Point commun: il faut tourner la manivelle. Trois agricultrices retraitées en coiffe officiaient à ce poste invitant les visiteurs à les relayer. Et Il faut en avoir de la patience avant que le beurre n'apparaisse dans la baratte à travers le couvercle en plexiglas, seule concession faite à la modernité dans un but pédagogique".




Des musiciens et chanteurs animaient ce marché en été
tous les artistes amateurs pouvaient venir y jouer pour leur plaisir et créer l’ambiance.

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