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Patience, souci du détail,
Les machines à vapeur n'avait pas de secret pour lui puisqu'il a navigué au début de sa carrière sur un Liberty-Ship issu de la guerre 39-45. Le fleuron de sa collection était une chaloupe à vapeur longue de 1, 40 mètres réplique d'un bateau de 1860. Équipée d'une chaudière de 1.000 CC à foyer intérieur à tubes directs et à tubes bouilleurs créée par Christian van Den Bussche. Son témoignage : « Les 8 tubes bouilleurs passent à travers le corps de chauffe. Pour fabriquer la chaudière, j’ai récupéré un obus de 75 datant de 1917, acheté lors de la brocante. J’ai déjà ajouté les deux condenseurs. Toutes les brasures sont faites à l’argent. Je suis en train d’usiner le brûleur, en laiton comme le reste. Il me reste à faire le gicleur dont l’orifice fera 0,3 mm. Cela fonctionnera comme un chalumeau à gaz. Je transférerai le gaz des petites recharges vendues dans le commerce vers mon réservoir par des valves de roue de voiture. C'est un moteur bi-cylindre à double effet".
De même, ses connaissances professionnelles en électricité lui ont été utiles pour fabriquer les moteurs et les mécanismes électroniques de radiocommande de ses bateaux :" Quand on veut les essayer on va au lavoir du Roudou qui dépasse du sol de 80 cm".
Il a également des talents d'ébéniste pour donner forme à ses bateaux, en utilisant des bois variés, en montage "clin" ou bordée sur bordée : " Pour ce canot, il y a du red cedar, du poirier, du buis, avec un socle en châtaignier"
Yves Bourhis a également fabriqué une série de quinze canots en bois de poirier qui ont été offert dans la famille. « La coque est construite à l'envers sur un gabarit avec des lamelles de 1, 5 mm d'épaisseur, montées à clin, sur une longueur de 25 cm. J'ai récupéré un poirier qui partait en bois de chauffage. Une partie du gouvernail est en buis... J'en monte trois à la fois et un faut compter 3 bonnes semaines de travail ».
La machine à corder
Il a diversifié ses créations en fabriquant, à partir de quatre plans, cette machine à corder, réplique précise de l'original qui se trouve à la corderie royale de Rochefort. "Sur une planche de 1,20 m de long, j'ai fixé des rails de maquettes de train en laiton. Entre les rails de roulement, ce sont des baguettes de soudure qui acheminent le courant vers le chariot mobile. J'ai usiné toutes pièces au tour et à la fraiseuse avec une marge d'erreur de 1 centième de mm".
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Il lui a fallu quatre mois pour réaliser ce chef d'œuvre de précision avec une tolérance de 1/100e de mm: le chevalet fixe, le chevalet mobile le "toupin", pièce de bois monté sur chariot, possédant des rainures servant de guide aux fils. A une extrémité un moteur électrique relié à un système d'engrenage issu d'un régulateur de groupe électrogène anglais, fait tourner 6 crochets auxquels sont rattachés des fils. À l'autre extrémité, un autre moteur torsade les brins déjà tressés par le précédent dispositif en les assemblant après le toupin. Le chevalet mobile et son lest de plomb pèse plus de 2 kg, le chevalet fixe : 1, 2 kg, le toupin où se forme la corde : 500 gr. L'appareil fabrique des cordes de 70 cm de long qui servent aux maquettistes de bateaux comme bordure de voile. Quand le cordage est terminé, un contacteur coupe l'alimentation.
Yves Bourhis précisait qu'à Rochefort, la vraie machine à commettre, travaillait des fibres de 300 mètres de long pour aboutir à une corde d'une encablure, terme marin représentant une longueur de 185 mètres environ.
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