Le 2 juin 2007, avec le concours de deux spécialistes formés par les charbonniers de la forêt de Camors, le comité de défense des usagers et d'animation de la forêt de Coat-Loc'h avait monté une meule de charbonnier non loin de la maison forestière afin d'apprendre une technique tombée dans l'oubli en vue d'animer la seconde fête du Sabot le 15 juillet.
Les charbonniers avaient commencé d'abord par préparer le bois, en coupant de préférence des rondins de châtaigniers d’un mètre de long sur 10 cm de diamètre. Autour d'une cheminée triangulaire centrale, ils avaient disposé l’équivalent d'une corde et demie de bois de façon à former un cône. Ce dernier avait été ensuite recouvert de 20 m² de mottes de terre.
Vendredi 15 juin, en présence des écoliers scaërois, la meule a été mise en fonctionnement par la cheminée centrale. Un charbonnier expliquait sa technique : "
Il faut des braises et des petits bouts de bois secs. Ensuite le bois cuira durant huit jours sous une surveillance constante. Il faut donner de l'air en bas de la meule. Si nécessaire on fait des coupe-vent pour que le tirage se fasse réellement par le milieu. Quand il n'y a plus de fumée, on fait des trous plus haut pour que le processus se poursuive".
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| La construction de la meule |
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| Des mottes de terre épaisses de 10 cm ont été prélevés à Miné-Rulan afin de couvrir les meules |
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Cuire le bois
Jeudi 21 juin, plusieurs classes des écoles et collèges scaërois ont été mis à contribution soit pour couvrir de terre la meule montée par les adultes, soit pour édifier une seconde meule afin de produire du charbon de bois destiné à la vente lors de la fête
Ils ont pris plaisir dans ces activités originales. Les meules ont été mises en fonctionnement par la cheminée grâce à la braise préparée sur place. Le bois a mis une semaine à cuire et se transformer en charbon de bois.
Une surveillance régulière est nécessaire pour éviter les prises d’air latérales parasites. Tous les soirs, les charbonniers se sont relayés pour surveiller et maintenir le feu. «
Dimanche 24 juin, il a failli s’éteindre sous les trombes d’eau. Il a fallu le ranimer en perçant quelques trous dans la carapace de terre ».
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| La meule recouverte de terre |
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| Les écoliers de la commune ont participé à la construction de la 2e meule |
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Les piétines
La première meule de charbon de bois du comité de Coat-Loc'h a livré le 28 juin sa première moisson. Moment de vérité quand on a enlevé les premières mottes de terre : le bois a bien cuit livrant un charbon de qualité. Il y a certes des morceaux moins transformés que d’autres mais qui feront très bien l’affaire dans les barbecues familiaux. «
En bas du tas, on trouve des piétines : la partie en contact avec le sol est resté à l’état de bois … Au fur et à mesure que l’on sort le charbon, on le trie selon sa qualité et on l’humecte pour qu’il ne se consume pas» commentait un charbonnier connaisseur.
La première meule livra son premier stock d’or noir de Coat-Loc'h avec un rendement estimé de 30 à 40% .Le 15 juillet, à l’entrée de la fête, la seconde meules fumait encore, terminant sa transformation en charbon.
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| René et Pierre surveillent la meule |
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| Fin juin, la première meule a livré son premier stock d'or noir |
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 | L'idéal pour le barbecue ( photo G. Le Mao)
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Charbonniers sans frontières
Au cours de l'été 2012, le comité de Coat-Loc’h a reçu la visite des Charbonniers du Fleckenstein à Lembach près de Wissembourg (67).
Dans cette région d'Alsace, la fabrication du charbon de bois est une tradition ancestrale. Les membres de l'association ont commencé en 1997 par une petite meule de sept stères. « Maintenant, nous faisons des meules de 65 stères, avec du hêtre essentiellement. Nous l'achetons à la commune, nous le fendons, l'entassons pour qu'il sèche jusqu'à la dernière semaine de juillet où nous montons les meules près du château fort. Des animations accompagnent cette fabrication. Cette année, nous avons fait 12,5 tonnes soit 1.800sacs qui sont mis en vente. Les bénéfices servent à construire des abris pour les touristes, pour les écoliers, à entretenir des sentiers ou à organiser des voyages. L'objectif de l'association est de nouer des liens avec d'autres charbonniers (Allemagne, Espagne, Bretagne...) pour partager les expériences».
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