« On avait acheté 5 autruches, deux couples de jeunes et un mâle, originaires de Bretagne... Les premiers œufs : pas vraiment une réussite, puis cela s’est amélioré et l’expérience a porté ses fruits... Durant la période d’incubation et 3 semaines après la naissance : voilà la période délicate... Après, les problèmes sont moindres ».
Les jeunes autruches naissaient et passaient leurs premières semaines dans les anciennes étables et les hangars de la ferme. Ensuite, elles allaient ont gambader dans des parcs extérieurs clôturés par un grillage haut de 2 mètres. Plus de 200 animaux, autruches, émeus et nandous, évoluaient dans ces enclos, bien visibles de la route de Scaër à Bannalec. Elles étaient nourries avec un aliment composé spécial et l’herbe de la pâture. « Les émeus et les nandous sont plus petits que les autruches et ont 2 doigts. Les femelles pondent des œufs verts » . La consommation des œufs d’autruches étant interdite en France, les œufs non fécondées étaient donc destinés à un usage décoratif mais les œufs fécondés étaient mis en couveuses.
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La viande, le cuir et la plume
Après avoir utilisé les services d’un abattoir à Châteaubriant, Jean-Jacques Orvoen a créé une unité d’abattage et de préparation dans un laboratoire préfabriqué répondant aux normes sanitaires , logé dans une ancienne étable. Son témoignage à l'époque : " On récupère la viande, 35 kg par animal, et le cuir. La viande, une viande rouge et très tendre, est réputée pour son bas taux de cholestérol. Pour les fêtes, c’est le haut des cuisses que l’on prépare et expédie dans toute la France. Les quartiers moins nobles sont vendus en bourguignon ou terrine. Une partie de la viande va être aussi commercialisée par nous à la ferme ou sur les marchés, l’autre sera préparée] par les restaurants.
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Après les fêtes, c’est plus calme. Vers Pâques, la consommation de viande d’autruches repart. Le cuir, c’est un peu comme le crocodile ; on le fait travailler pour obtenir des sacs, des ceintures, les porte-cartes.. Les sous-produits comme les articles de maroquinerie en peau d'autruche et les œufs décorés commencent à être connus. Le cuir d'autruche sert à fabriquer des sacs, porte-documents, pochettes, ceintures . Je me suis fait faire une paire de chaussures à Paris. Un livreur qui vient ici régulièrement les a vus, elles lui ont plu : il a insisté pour que je les lui vende. J'en serai quitte pour en commander une autre" .
Une attraction touristique
Ces autruches ont été vues dans tout l'hexagone lors de l'étape du Tour de France Roscoff-Lorient en 1998 . Dès qu'elles furent repérées, les hélicoptères de la télévision braquèrent leurs caméras sur les enclos : « J'ai eu peur, confiait à l’époque J.J Orvoen. Les autruches effrayées venaient heurter le grillage. Il n'y a pas eu de casse heureusement. Ce n'est pas toujours ainsi : récemment, j'ai perdu plusieurs animaux à cause d'un avion de tourisme qui n'arrêtait de tourner en rase-mottes au-dessus des enclos ! »
Voir des autruches était assez rare en Bretagne pour capter l'attention des automobilistes circulant entre Scaër et Bannalec: ils tournaient souvent la tête pour voir les autruches gambader dans leur parc ! D'où l'idée d'organiser des visites guidées, pour mieux rentabiliser l'investissement. Émeus et nandous ont rejoint les autruches dans les enclos . Puis en 1999 un alpaga des Andes,un lama dont on exploitait la laine pour fabriquer des vêtements haut de gamme,avaient aussi élu domicile au pied de la chapelle du XVe siècle ! Sont venus s’ajouter par la suite des chèvres naines du Sénégal ( 30 cm de haut) quatre kangourous de petite taille
Les estivants, les scolaires, les clubs de retraités se promènaient entre les enclos après avoir découvert les animaux grâce à une vidéo. Au fil des ans, J.J. Orvoen, améliorait l'accueil, aménageant une salle de projection, un hall d'exposition d’œufs décorés et d’objets à base de plumes, comme les éventails, les savonnettes à l’huile d’autruche dans les anciennes étables de la ferme .
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