Un patrimoine de vieilles machines


Le regretté  Jo Dorner,outre l'animation de l'association d'amitié franco-allemande Prost-Mad, s'était investi dans la sauvegarde et la rénovation de machines anciennes afin de les faire fonctionner devant le public. via l'association " Agri-loisirs".  A Scaër, dans les communes voisines et même à la Ferté-Allais lors du rassemblement " Locomotion en fête", il les a fait fonctionné avec le concours de quelques amis également passionnés de vieilles mécaniques

Il y avait d'abord une Locomobile Merlin, construite à Vierzon en 1905. Cette machine a vapeur a une puissance : 6 CV . Elle consomme une brouette de bois à l'heure et il faut deux heures de préchauffage pour la monter en pression.


La locomobile
Le moteur Ruston

 33 litres de cylindrée !



Le plus spectaculaire : un impressionnant moteur diesel monocylindre remarquable par son volant d’inertie de 2,70 m de diamètre. Ce moteur suisse Winterthur de 1928, 50 CV environ, a fait tourner les machines de la minoterie Le Dérout à Pont-Aven  :  il servait essentiellement lorsque le débit de la rivière était insuffisant. Il aurait fait certainement par son poids le bonheur d’un ferrailleur. La minoterie Le Dérout l’a confié au collectionneur scaërois qui relève le défi de le faire fonctionner à nouveau.
Jo Dorner a fixé ce monstre de fonte sur un châssis surbaissé, dans un plot en béton. Le bloc moteur, sans le vilebrequin pèse 3, 5 tonnes et le volant d’inertie, 4 tonnes ! Ce diesel de 33 litres de cylindrée (autant que 15 voitures) fonctionnait à l’huile lourde. « Nous avons démonté le moteur pièce par pièce pour le sortir de son emplacement d’origine. Il nous reste à récupérer un palier pour le volant d’inertie et quelques accessoires A Pont-Aven, c’était l’eau de la rivière qui servait à lancer le moteur et à le refroidir aussi. Autrement, on espère le faire démarrer avec une roue de friction fixée sur la poulie de tracteur. On pourrait aussi le faire démarrer avec de l’air comprimé. Le mécanisme pour recharger la bonbonne d’air comprimé était prévu à l’origine.


Le moteur Winterthur
33 litres de cylindrée

 Gazole et huile de soja

Le moteur Ruston entraîne la scie alternative

Jo Dorner et son équipe avaient aussi restauré un moteur diesel anglais de marque  Ruston , datant de 1917, de 19 litres, il développe 30 CV environ et tourne à 400 tours/minute. Ce moteur provenait de Cléguer dans le Morbihan  :  «  Il servait de moteur auxiliaire l’été dans une minoterie, quand il n’y avait pas asse d’eau . On pouvait le démarrer avec la turbine du moulin ou de l’air comprimé».
Le plus impressionnant  :  le volant d’inertie de 1, 45 m de diamètre.  Ce moteur tourne maintenant comme une horloge mais il a fallu des heures de travail pour lui redonner une seconde jeunesse  :  «  Heureusement il avait des segments neufs ». Cet ancêtre fonctionne en principe avec de l’huile lourde; pour des raisons pratiques, c’est un mélange moitié-moitié de gazole et d’huile de soja qui était utilisé par Jo Dorner  :  «  L’odeur est infecte et imprègne les vêtements. Mais il consomme à peine 10 litres dans la journée ». Une came actionne  une pompe  qui injecte de l’huile goutte à goutte sur les pièces en mouvement. Un autre excentrique était prévu pour regonfler la bonbonne d’air servant au démarrage. Seule concession à la modernité , le dispositif de démarrage sur la base d’une double poulie entre le volant d’inertie et  un  tracteur.



La Scie Guillet
La sabotière Baudin


Ajoutons à cet inventaire par la scie alternative Guillet à ruban de 1928 , utilisée à l'origine par des forestiers du Jura. Pas moins de onze courroies de la scie s'entrelacent sur cette machine.
Concluons par  la  machines à fabriquer des sabots de marque Baudin : la façonneuse qui donne sa forme au sabot et la creuseuse qui modèle l'intérieur de façon différente selon le pied.

Ces machines sont aujourd'hui dispersées . L'association des " Courroies de l'Isole" fait fonctionner le moteur Winterthur , la scie à ruban et la machine à sabots.

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