Coup d’œil dans le rétro : nous sommes en 1980, à Toyal, au pied de la colline de Kervéguen M. Jaffré, 72 ans, élève des moutons et trois vaches, qui lui fournissent le lait, le beurre, et de veaux de temps en temps. Sa petite ferme était un véritable conservatoire de l’époque de l’agriculture vivrière.
La crème sur le lait
« L'aînée, c'est « Bobine », la deuxième « La Meuse », et puis il y a « Marinette ». « Bobine » a eu un veau mais le vétérinaire m'a dit que cela aurait été pitié de l'inséminer encore. Ce matin, à 5 h et demie, « Marinette », a eu un veau aussi. Toutes les trois sont bonnes laitières ».
M. Jaffré, a durant quelques temps livré le lait à une laiterie, un camion venait chercher les bidons au bas de la route. Mais, comme à beaucoup d'éleveurs ne fournissant qu'un faible litrage de lait étant donné leur cheptel peu abondant, on lui a dit : « C'est fini le ramassage, vous ne produisez plus assez ».
Alors M. Jaffré a repris les façons de faire d'autrefois : puisque l’écrémeuse n'était plus là, il laisse le lait crémeux reposer dans des seaux, et à l'aide d'une louche, enlève la crème qui surnage après décantation. Les veaux sont laissés « sur leur mère » : ils profitent bien de ce lait abondant et riche.
« Pour le beurre, on le faisait deux fois par semaine. Ces temps-ci, c'est seulement une fois, le vendredi par ce qu'il y a le veau qui tête sa mère et une autre vache qui vient de vêler ».
La baratte de M. Jaffré avait déjà une vingtaine d'années. C'est un récipient tout en bois dans lequel quatre palettes mues par une manivelle agitaient la crème.
« Cela prend 20 minutes pour tourner et faire le beurre. En hiver, je passe d'abord de l'eau chaude dedans. En été, c'est de l'eau froide. Autrefois, je mettais la crème et le beurre à refroidir dans le puits. Maintenant, il y a le frigo pour cela ».
Chaque semaine, M Jaffré sortait de sa baratte environ 5 kg de beurre bien jaune : « C’est pour manger ici, je donne aussi aux parents. On m'a bien demandé d’en vendre mais je ne préfère pas. D'ailleurs, je crois que je vais abandonner bientôt ».
« Cela prend 20 minutes pour tourner et faire le beurre. En hiver, je passe d'abord de l'eau chaude dedans. En été, c'est de l'eau froide. Autrefois, je mettais la crème et le beurre à refroidir dans le puits. Maintenant, il y a le frigo pour cela ».
Chaque semaine, M Jaffré sortait de sa baratte environ 5 kg de beurre bien jaune : « C’est pour manger ici, je donne aussi aux parents. On m'a bien demandé d’en vendre mais je ne préfère pas. D'ailleurs, je crois que je vais abandonner bientôt ».