L'Aigle Scaërois

"L’Aigle Scaërois " fut dans les années 50 une association de colombophiles réputés 
Marcel Boucher menuisier rue Ernest Renan et le frère Jean Le Belzic, enseignant au collège Saint Alain de 1951 à 1958, faisaient partie de la société « Les Ailes Rospordinoises ». Avec le concours a un ancien de « L'Aigle de Boulogne ». M. Déon, ils vont créer un club de colombophiles à Scaër. Il durera une dizaine d'années et comptera une dizaine de membres.


Les membres de l'Aigle scaërois devant le Cheval Blanc

L'enlogement des pigeons


Propos de Marcel Boucher, son président : « C’était passionnant en début de saison, il y avait les courses des jeunes pigeons d’un an sur Vannes. On enlogeait les pigeons, c’est à dire qu'on les mettait dans des paniers spéciaux. Sur une bague, chaque pigeon avait son nom et son numéro. Le panier partait par le train et c'est le chef de gare qui les libérait On les voyait arriver le dimanche matin. Un constateur permettait d'enregistrer l'heure d'arrivée On savait ainsi lequel était le meilleur ».
Les colombophiles scaërois participaient aux concours locaux et départementaux Les meilleurs pigeons parcouraient de longue distance : « Frère Jean a obtenu un prix départemental avec Stella.. Je crois que c'était à Troyes qui se trouve a plus de 600 km  de Scaër. Les pigeons faisaient la distance en une journée ». Le club société anima aussi la Mi-carême avec son char « Le Colombier ». On y voyait bien sûr sur un colombier, des pigeons en plâtre, mais aussi de vrais pigeons qui s'envolaient dans les rues, un serpentin accroché à la patte.

Un sens extraordinaire de l'orientation


Le pigeon voyageur dépendait de l'autorité militaire :pour créer une société, il fallait en faire demande à la préfecture. C'est un oiseau très résistant que l'on nourrit au grain. « On leur donnait du maïs avant les concours mais ils n’avaient rien à manger dans le train et le maïs est assimile moins vite que le grain ».
L’entraînement du pigeon se faisait sur les courtes distances : « Le Frère Jean partait en vélo pour Coadry, Guiscriff et lâchait ses jeunes sur ces courtes distances, 6 km pour les habituer. Peu à peu, le sens de l'orientation se développe et on peut les présenter au concours. Le colombophile guette alors le retour de ses pigeons.Il s'inquiète quand un de ses pensionnaires ne rentre pas. Les voyageurs peuvent mettre plusieurs jours parfois à revenir s'ils sont affaiblis Mais quand ils reprennent des forces, ils repartent vers leur colombier.
 On a la satisfaction de voir une vie mouvementée autour du colombier.  Le matin, on libère les pigeons, on nettoie le local. Avant la nuit, le pigeon vient se poser sur la petite, planchette devant l'entrée. Un système de grille ou fil de fer qu'il pousse lui permet d'entrer mais pas de ressortir. Un pigeon c’est fidèle, facile à prendre, on peut les appeler en sifflant, mais il tant toujours agir avec beaucoup de délicatesse ».
Passionnante, cette activité l'était certainement. Elle devenait accaparante pour peu que le colombophile ait beaucoup de pigeons. II fallait leur consacrer du temps. Difficile d'en trouver quand on a un travail!  "Ce loisir revient aussi cher que la chasse : Un constateur coûtait 25 000 AF à l'époque. Les frais d'enlogement étaient à la charge de la société" .
Après le départ du Frère Jean, cheville ouvrière de l'association, la société périclita et les pigeons disparurent bientôt des colombiers.

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