Bernard Capitaine, dont l'entreprise de transports de porcs était basée à la zone artisanale de Scaër, a livré en septembre 2005, 700 porcelets bretons à des éleveurs de Martinique. Un transport en avion Cargo en Martinique pour le compte de ADN.
Le grand-père, Pier C'hapiten, était "Marc'hadour morc'h", le fils Léon Capitaine, courtier en porcs et Bernard, le petit-fils, a été à la tête d'une compagnie " International pig and C°"!
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Trois générations
Dans les années 50, « Pier C’hapiten » avait commencé par être « marchand de cochons » à une époque où les exploitations vivant en autarcie commençaient à vendre une partie de leurs productions. La camionnette ne pouvait pas venir jusqu’à la ferme faute de route et c’est dans un tombereau à roues en bois, trainé par un cheval, que les porcs engraissés étaient conduits de leur porcherie jusqu’à une route carrossable et transbordait dans la camionnette pour être livrés aux charcutiers locaux.
Léon a poursuivi ensuite ce commerce en le développant. Bernard a repris aussi cette activité:« En 1976, après mon service militaire, il m’a demandé ce que je voulais faire. Je lui ai dit que je voulais travailler dans une banque. Il m’a répondu que tant que je n’étais pas dans une banque, je n’avais qu’à ramasser les cochons ! Et cela fait 40 ans que cela dure... On a eu une proposition pour ramasser les porcs pour l’abattoir Guyomarc’h puis cela a continué avec des contrats avec les groupements d’éleveurs, les coopératives et d’autres abattoirs. On était deux au départ et aujourd’hui,en 2017, nous sommes à dix ».
Outre le transport entre les élevages et les abattoirs, Bernard a apprécié pour l’exportation dans tous les pays d’Europe : « J’ai livré des verrats en Tchéquie. L’agriculteur, qui était médaillé d’or de hockey aux Jeux Olympiques, les dirigeait avec une crosse ».
Il a aussi livré des porcelets de 8 kg en Martinique . Ces cochonnets de 6 à 12 semaines, de race Large-White et Landrace étaient nés dans le Finistère et le Morbihan, issus de la sélection génétique de la société Alliance de Diffusion des Nucléis( ADN) de Pleyben. Ils ont remonté vers Paris dans un camion aménagé, avec abreuvoir, ventilateur, brumisateur, avant de monter dans l'avion cargo de la ligne régulière Air France . " J’étais le seul passager de l’avion-cargo d’Air France : le pilote était le fils de Louis de Funès. Les porcs étaient placés dans des conteneurs, sur trois niveaux. Ils dormaient la plupart du temps… J'étais le seul passager à bord". Arrivé à Fort-de-France, les éleveurs de la Coop.Mar ont pris en charge les porcelets en pick-up ( 60 à 120 porcs) afin de les engraisser pour les fêtes de fin d'année. Les bâtiments sont conçus, adaptés et développés en France et exportés outre-mer. Comme les bâtiments, les porcs sont adaptés génétiquement au climat : " En Afrique ou en Martinique, on ne livre pas les mêmes porcs qu'en Europe du Nord. Ce sont de porcs plus rustiques".
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Livraison dans toute l'Europe
Avec sept camions et 10 employés, les Transports Capitaine rayonnaient sur la Bretagne pour les abattoirs et coopératives en début de semaine : " En fin de semaine, nous avons des camions spécialisés qui partent vers l'étranger". Régulièrement, les transports Capitaine livraient des porcs de la société ADN, qui regroupent 8 coopératives bretonnes et dont l'objectif est l'amélioration génétique et les relations avec l'étranger. En Bretagne, les coopératives se chargeaient elles-mêmes de la commercialisation. Bernard Capitaine a ainsi livré des porcs bretons, pour la viande ou la reproduction, en Belgique, Allemagne, Tchéquie, Espagne, Portugal : " Nous avons aussi des contacts avec l' Asie ".
En septembre 2017, Bernard Capitaine a vendu son entreprise de transport de porcs à la société Le Dréau de Carhaix. Il a ensuite terminé sa carrière professionnelle en tant que chauffeur dans cette entreprise. L'entreprise est demeurée basée à Scaër.
Samedi 18 mai 2019, il fêtait son départ en retraite au restaurant Le Mississippi, portant sa tenue originale de maréchal soviétique, uniforme bardé de médailles qu’il arbore à chaque cavalcade et qui lui vaut l’amical surnom de « Capitanov ».Ses amis lui ont offert un porcelet qui a passé la nuit sur place avant de faire une escapade en sortant d’une voiture. L’animal a fait un passage au marché avant de revenir de lui-même au restaurant. Anecdote cocasse mais aussi symbolique, puisque c’est sur cette place, l’ancien champ de foire, que Pierre Capitaine, le grand-père de Bernard, négociant en porc, venait régulièrement commercer avec les agriculteurs.
Le porcelet n’a pas fini sa carrière dans la cuisine du restaurant : Bernard l’a confié à son neveu qui l’élèvera avec toute l’attention nécessaire.