Avec le déclin du port du costume breton, beaucoup de métiers ont disparu : tisserand, tailleur, brodeur, repasseuse de coiffe. Nous avions rencontré en 1979 une des dernières spécialistes du repassage de la coiffe de Scaër demeurant à Toyal.
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Une journée pour un col
Cette repasseuse a tenu quand même à nous livrer, à titre de témoignage pour le futur, sa façon de procéder.
La première étape, que les clientes d'autrefois faisaient elle-même à la maison, est de laver la coiffe et le col dans une cuvette, afin d'enlever l'amidon qui leur donnait leur raideur. Repasser une coiffe n'est pas une petite opération, si bien que cela ne se faisait pas trop souvent. Mais quand la coiffe et le col avaient été trempés, ou qu'ils avaient jaunis, il fallait recommencer l'amidonnage et le repassage.
« Je fais cuire de l'amidon de blé ou de riz. L'amidon de blé te trouve maintenant en pharmacie... En cuisant, cela devient une bouillie. Quand elle a refroidi, je frotte le col avec l'amidon ».
Pour façonner la collerettes des coiffes « du dimanche » commence alors un travail de patience, qu'il faut exécuter tant que l'amidon n'a pas encore pris : disposer des pailles en-dessous et au-dessus de l'étoffe afin de former ces plis caractéristiques des costumes à collerette. C'est un travail qui dure deux heures. Les « pailles » sont en réalité des herbes sèches récoltées dans des zones humides, en période de moisson.
Cette opération nécessite beaucoup de savoir-faire : si le col est trop humide, la paille verdira et salira le col. Le col est mis ensuite à sécher sur le dossier d'une chaise. Un coup de fer et le reste du travail sera pour le lendemain : « J'utilise maintenant le fer électrique, c'est plus pratique. Autrefois, il fallait faire du feu dans la cuisinière pour avoir du charbon ».
Notre repasseuse signale encore que lorsque le travail était abondant, il fallait parfois repasser jusqu'à 3 heures du matin.
Le lendemain : nouveau travail de patience. L'amidon, en séchant, a collé les plis les uns aux autres. La repasseuse va ouvrir ces plis in tirant délicatement sur le col. Puis, avec une aiguille, elle va former ces plis, un par un, en ouvrant sur les bords, de façon à donner au col une forme courbe. Le travail sera achevé quand les coins de dentelle du col auront été relevé grâce à un coup de fer.
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Des rubans de couleur
Pour une coiffe, le travail est moins long : une heure environ. Une coiffe, c'est d'abord un bonnet de coton orné d'un ruban noir, bleu, rose, écarlate selon les goûts et le statut familial de la personne. Deux rubans de dentelle pour la petite coiffe et quatre jour la grande coiffe viennent se greffer sur ce bonnet. Ce sont ces rubans ou ailes qu'il faut amidonner pour leur donner une certaine rigidité : « Je les frotte d'abord avec la bouillie d'amidon et je let passe dans l'eau d'amidon pour qu’elles soient plus dures. Une fois les ailes de la coiffe amidonnées et repassées, il ne restera plus qu’à monter la coiffe ».
Mme Pensec en coiffe rencontrant un groupe itinérant de jeunes |
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