Danger : traversée de barriques!

L'histoire commence dans les années 90 dans la cave de Michel Barc à Leignvéon, le lieu de rendez-vous de la confrérie des papi-cidriers qui ont ensuite migré vers Kerloaï. Henri, François, René, Louis broyaient des pommes puis déposent le moût à la pelle sur la table du pressoir . Comme autrefois, ils utilisent de la paille pour stabiliser les pommes broyées. Le jus coloré coule abondamment dans la cuve en bois avant d'être transféré dans les barriques.

Michel Barc, 2e à droite, en compagnie de  Henri, Louis, René, François qui ont migré ensuite vers Kerloaï


 Dans le hangar de l'autre côté de la route Broust-Kérandréau, près de la maison de Pierrot, le fils de Michel, des sacs de pommes s'amoncelaient à l'automne attendant de traverser la route pour être broyées et pressées. A l’inverse, il arrive que les barriques  franchissent aussi la chaussée dans l’autre sens, pour être stockées dans une ancienne étable où le jus de pomme fermentera pour se transformer en cidre. Les automobilistes de passage à Leign-Véon sur la liaison interdépartementale très fréquentée entre Broust et Kerandreau étaient parfois surpris de voir des barriques de cidre traverser la chaussée. Ils n'avaient pas la berlue et ce n'était pas un lendemain de fêtes: . Il y avait même un panneau humoristique prévenant les automobilistes: «Danger, traversée de barriques!».
Commentaire de Pierrot: " Habituellement, les voitures ralentissent quand les poules traversent la route. Ici, il n’y avait pas de poules. Et pourtant les voitures ralentissaient et faisaient des jeux de phare".


 

 

Un pressoir de vigneron


La maison de Michel a été vendue et le nouveau propriétaire a dit à Pierrot qu'il pouvait démonter le pressoir pour le transférer de l'autre côté de la route Broust- Kerandréau. Une entreprise hasardeuse pour Pierrot qui craignait de ne pouvoir le remonter dans de bonnes conditions de fonctionnement. Il s'était donc fait à l'idée qu'il ne ferait plus de cidre quand, à Noël 2010, ses enfants lui ont offert un pressoir mobile. Après des recherches dans des petites annonces, ils ont ramené du Berry un ancien pressoir de vigneron, à cuve cylindrique, monté sur des roues en fer.« Il a été fait dans un atelier de charronnage à Mantes en Seine et Oise. C’est gravé sur la plaque ».  Attelé à un cheval, il devait aller autrefois d'une exploitation à l'autre. Rien ne pouvait faire plus plaisir à Pierrot, toujours très ému de ce cadeau salvateur. Pierrot Barc a repris  la tradition de cidrier.
Son père Michel était un expert en la matière et le pressoir familial, quasi centenaire, a toujours servi  aux gens du voisinage et aux amis non équipés. Cette convivialité, Pierrot  a souhaité la poursuivre  : régulièrement des anciens viennent le voir pour lui expliquer leur façon de faire.

 En 2007, une association de carnavaliers a même utilisé le hangar de Pierrot  pour construire un char sur le thème du cidre. Le tracteur était dissimulé  dans un tonneau et coiffé évidemment d’un pommier. Sur la plate-forme arrière, il y avait évidemment un pressoir.

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