Welcome to The Prat-Goster»: cet écriteau humoristique souhaitait en 2010 la bienvenue aux visiteurs du village de Prat-Cotter. «Gost» étant une adaptation phonétique de la traduction anglaise du mot «fantôme».
Ce florissant hameau d'avant-guerre n'était pas totalement abandonné, mais un vaste ensemble de bâtiments en ruine rappelle les villes fantômes de l'Ouest américain après la ruée vers l'or.
Prat Cotter en juillet 2019 |
Cinq fermes sept habitants
Plusieurs maisons en pierre et bâtiments de ferme de belle qualité architecturale datant des années 30 se sont écroulés; une végétation luxuriante a envahi les ruines et les cours de ces fermes autrefois bien vivantes.. Roger Salaün, un octogénaire natif de Prat-Cotter, y vivait dans un mobil-home au bord du chemin: « Il y avait autrefois cinq fermes dans le village, les Fiche, les Floc'h, les Solliec, les Boulic et les Salaün. La ferme de mon père avait 35 ha, celle de Solliec, 29 ha, les autres avaient une dizaine d'hectares. Il y avait beaucoup de monde qui venait tirer les petits pois et les haricots. Les Fiche et les Boulic étaient des éleveurs de chevaux réputés dans les concours. En 39, nous avions un étalon et un taureau... Nous étions à dix dans la maison, pareil dans les autres maisons. En 1950, nous étions 57 personnes et en 2010 nous ne sommes plus que sept».Roger Salaün |
Des maisons des années 30 |
Des néo-ruraux repeuplent le village
Et puis ce fut l'exode rural, le départ vers les villes, la mécanisation... le village s'est dépeuplé, les terres de quatre fermes ont été reprises par un agriculteur de Kerguing. M.Carter, d'origine anglaise, a acquis deux maisons et a commencé à les rénover avant d'émigrer vers la Thaïlande! La nature a repris ses droits, le silence s'est installé dans les cours. «Vieux villages, descendez en terre, vos temps sont révolus». Mais tout espoir de renouveau n'est pas perdu car des néoruraux ont réhabilités plusieurs maisons ces dernières années.