Dès la fin du 19e siècle, de nombreux Scaërois quittent la commune pour " s'en aller gagner leur vie loin de la campagne où ils sont nés". Leur vie, ce sera Paris et sa banlieue, le Canada ou les États-Unis, le Périgord. Ainsi Youenn Gwernig qui, en 1957, part tenter sa chance à New-York.
Les parents de Youenn Gwernig vivaient rue Brizeux, dans une maison aujourd'hui démolie. Jules, son père, travaillait à la papeterie de Cascadec et exerçait en outre les fonctions de bedeau. Marie, sa mère, née Morvan, tenait une petite épicerie. Youenn fut élève à l'école Saint-Alain avant d'entrer chez les frères Maristes, à Saint-Brieuc. Il a appris les techniques de la sculpture auprès d'ébénistes scaërois. Il participait aux activités du patronage des Gournerien Skaër : théâtre, clique. Au début des années 1950, il jouait aussi de la corne muse dans le Bagad bro Skaer.
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Le bagad de Scaër en 1951. Au premier rang : Floch, Coré, Mao, Ernest
Trévarin, Jean Le Dez. Debout : René Floch, Soaïk Toupin, Henri
Croissant, Tin Berthelot, Youenn Postic, Marcel Hullois, Youenn Gwernig
(debout derrière la grosse caisse où on lit le nom de sa commune
natale), Pierre Fiche, Léon Capitaine, Robert Boédec, Francis Toupin, Jo
Le Coz et Fernand Toupin.
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Aux Etats-Unis par nécessité
Il s'est établi à Huelgoat après son mariage, avant d'émigrer aux États-Unis. Son poème « Prends ton sac », ci-dessous, en donne les raisons. Il va vivre 12 années à New-York, dans le Bronx .
Après son retour d'Amérique, Youenn s'installe à Locmaria-Berrien, où son épouse ouvre une crêperie. Il revenait bien sûr à Scaër de temps à autre, pour voir sa famille. Dans son œuvre, le barde évoque un autre lieu qu'il a fréquenté dans son enfance scaëroise : le chemin de la Source. « C'était un petit chemin creux bordé d'aubépines et de noisetiers, chemin de mon enfance. La statue de sainte Candide se levait pour m'y accompagner, ou peut-être ma grand-mère, je ne m'en souviens plus très bien ».
PRENDS TON SAC
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Il me faut partir chercher du travail loin de mon pays |
Prends
ton sac Vieux frère Vieux frère
Et
emballe tes affaires
Ne pleure donc pas Vieux frère Vieux frère
Cela ne sert à rien
Adieu
Petite mère
Vous mes parents Adieu
Il me faut partir chercher du travail
Loin
du Pays, Hélas !
Voici
le temps de la moisson
L’été caresse les champs de blé
Voici
le temps de la moisson
Mais
dans le champ de mon père
Il n’y a plus personne
C’est en pays lointain ou dans la grande ville
Que je trouverai à gagner ma croûte
Dans
mon pays, Sur les murs,
Les
mouches bleues font bombance
Les mouches bleues et les vers dans les pommes
rongées
Dans
mon pays, Il n’y a qu’au cimetière
Que l’on trouve… du travail
Prends
dons ton sac, Vieux frère, Vieux Frère
Et emballe tes affaires
Ne
pleure donc pas Vieux frère Vieux frère, Vieux frère
Cela ne sert à rien