Les Premiers Résistants

Photo de Saint Alain en 1935


Le premier acte de Résistance locale date de juillet 1940 selon un témoin , Louis Monfort. Les troupes d'occupation, 1.200 hommes, sont accueillies en plusieurs endroits du bourg. L'école Saint-Alain doit en héberger une centaine dans une zone définie à l'avance par l'intendance. Mais l'officier commandant les soldats veut occuper un espace plus important.
« L'abbé Pennarun, le directeur de l'école, l'a repoussé. Il est tombé sur le dos et le prêtre a été conduit entre deux gardes au château où était la Kommandantur, raconte Louis Monfort. Libéré dans la soirée, le prêtre s'en est pris violemment, dans son sermon le dimanche suivant, " à ce régime sinistre ". Il y avait un soldat allemand parmi les fidèles, mais il n'a pas dû comprendre ».

L'arbre préservé

René Le Mao, de Beg-An-Allée, fut lui aussi un Résistant de la première heure. Agé de 20 ans, non loin de chez lui, dans le bois de Coat-Forn, René Le Mao grava son nom sur le tronc d'un hêtre. Il laissa aussi dans l'écorce la date de 1942, un avion et un drapeau anglais. Une partie de ces inscriptions et le dessin de l'avion sont encore visibles, témoignant des débuts de la Résistance passive au moment où la domination hitlérienne était à son paroxysme. René Le Mao travaillait à la grillagerie Conan, à Rosporden. Ne voulant pas partir en Allemagne, il se cacha chez une tante, à Tourc'h, et prit part aux activités du maquis de Rosporden. Plus tard, il fit partie du maquis de Quillien, en Tourc'h. Il périt lors des combats qui ont eu lieu à Kernabat, à la mi-juillet 1944. Une rue de la cité chambre de commerce porte aujourd'hui son nom.
Il y a quelques années, des bûcherons abattaient des arbres dans le bois de Coat-Forn. Avertis par Louis Ollivier, un voisin, de la présence de ces inscriptions, ils ont préservé ce hêtre qui est donc aujourd'hui plus imposant que les arbres voisins.