L’église actuelle a été ouverte en 1875. Mais l’ancien clocher de 1789 a été conservé à proximité, « en attendant que les ressources permettent de construire un nouveau clocher, afin que le service des cloches ne soit pas interrompu ».Il s’en est fallu de peu que la pompe à incendie de la commune soit logée… sous le clocher de l’ancienne église.
Une pompe à incendie du XIXe siècle |
En 1880, le conseil municipal souhaita héberger la pompe à bras dans le porche du clocher, une pièce mesurant 3,30 m sur 2,40 m. Le préfet lui répondit qu’il fallait prendre l’avis du conseil de fabrique, c’est-à-dire des responsables de la gestion matérielle de la paroisse.
Le conseil de fabrique dit non
L'ancien clocher a subsisté près de la nouvelle église jusqu'en 1891 |
Réuni le 4 décembre 1880, le conseil de fabrique s’est opposé à l’utilisation « du rez-de-chaussée de la tour » comme local à incendie, car il est « pourri d’humidité et la détérioration de la pompe sera très prompte ». Les « marguilliers » affirment que la construction d’une autre remise pour la pompe ne coûtera pas plus cher ; que le passage sous la vieille tour, large de 4 mètres, sert pour les processions ; que le conseil de fabrique a payé pour maintenir debout ce clocher, propriété de la commune, que les cloches lui appartiennent ; et que les Scaërois verraient d’un mauvais œil un « détournement du service du culte ».
Plan de l'ancienne église romane qui fut démolie. Au bas de ce plan: le clocher qui fut épargné et sous lequel il y eut un projet de loger la pompe du service incendie |
Conciliants, les « fabriciens » estimèrent « que l’existence d’une pompe est d’une utilité générale mais sa remise sous la vieille tour n’est pas d’intérêt public… Il y a facilité à la remiser ailleurs ». Ils retournèrent la situation en demandant à la commune, propriétaire, de créer un abri pour le sonneur des cloches dans ce qui est un porche ouvert à tous vents.
Du fait de cet avis négatif, le vieux clocher conservera son usage cultuel jusqu’à sa déconstruction en 1891 et son transfert à Guiscriff.
Il y avait cependant une logique dans cette demande d’hébergement : à cette époque, les cloches de l'église sonnaient le tocsin lorsqu'un incendie se déclarait
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