La Tour de Pise scaëroise

Le clocher avant sa rénovation


Durant l'hiver 2015-2016, Michel Lorgeray, un artisan de Saint-Thurien, spécialiste de la rénovation de patrimoine, avait entrepris de rejointoyer à la chaux les pierres du pignon ouest de la chapelle Saint-Paul, avant d'entamer le remontage du clocher au printemps.


Des détails oubliés


Michel Lorgeray a commencé par enlever les anciens joints et à décaper les pierres du lichen accumulé au fil des siècles. Ces travaux ont fait apparaître des détails, peu ou pas visibles ces dernières années : deux têtes sculptées autour du vitrail du choeur, les lits de schiste sombre et de granit clair alternés, une pierre datée 1667 posée à l'envers avec une échancrure en V. Les coups de burin des carriers apparaissent aussi nettement dans le schiste. Une pierre d'angle appelée « crossette », décorée d'une tête, prolonge la chevronnière d'un léger surplomb au-dessus de la façade nord. Les crossettes des autres angles ne sont pas décorées. Il semblerait aussi que la chapelle originelle ait été rehaussée. Peut-être pour passer d'un toit de chaume à une couverture en ardoise ?


L'énigme du clocher penché 

 

Les bizarreries de la façade
Le clocher est à nouveau bien droit

 
 
 
 
 











En y regardant d'un peu plus près, et en vérifiant au laser, on s'aperçoit qu'il y a une pente de 25 cm entre les deux extrémités de la sablière de la façade principale. Les lits de pierre inférieurs sont bien horizontaux jusqu'à trois niveaux au-dessus de la porte. Par contre, les couches de schiste supérieures montent en biseau progressivement de l'Ouest vers l'Est. Les trois derniers rangs de granit de même largeur, ajoutés lors de la surélévation de la toiture, courent d'une extrémité à l'autre, si bien que la déclivité d'origine n'a pas été corrigée... La toiture n'est donc pas un rectangle, mais plutôt un parallélogramme ! Cette différence de niveau pourrait être une des origines de la forte inclinaison que présentait le clocher avant les travaux de 2015-2016. 
 
Fin de chantier : la pose de la croix


Un échafaudage a été d'abord monté du pied du pignon jusqu'à la pointe de la flèche, culminant à 13 m de hauteur. Les pierres ont été descendues soit accrochées à une sangle soit par la nacelle fixée au bras télescopique. Ces pierres étaient calées parfois par des fragments d'ardoises et scellés avec un mortier de chaux. Elles ont bien entendu été répertoriées pour faciliter leur remontage. Avant le remontage,afin de rétablir une base horizontale, l'artisan a créé deux pièces de granit qui ont été placées sous les « jambes » extérieures du clocher. Le clocher a ensuite été remontée et coiffée d'une nouvelle croix.




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