Les petits pois


Ce hangar à écosseuse est aujourd'hui réhabilité


Aux carrefours de routes, le regard est parfois attiré par un vieux hangar délabré , montrant son squelette métallique à travers des lambeaux de toiture, ou encore de petits abris de béton de forme cubique. Il s’agit des ruines des sites abritant les premières écosseuses à petits pois, les machines servant à séparer les petits pois des fanes. Avant qu’ils ne disparaissent complètement du paysage, intéressons-nous à ces vestiges datant des années 40/50

Les courtiers et sous-courtiers

A Kérédec, un abri en béton subsiste encore


La culture des petits pois a pris son essor à la fin des années 40. Les courtiers (MM. Hélézen, Le Dez, Berthelot, Bourhis, Guillou, Stéphan, Marie Beux, Croissant…) distribuaient la graine aux exploitants agricoles qui ensemençaient leurs parcelles en février.


Début juillet, les courtiers et sous-courtiers de quartier avertissaient les agriculteurs du jour où leur récolte serait « battue ». On arrachait les plants manuellement ou à l’aide d’un râteau attelé à un cheval. Les plants étaient chargés sur une charrette qui prenait le chemin de « l’écosseuse ». Cette machine passait de quartier en quartier, s’abritant dans un hangar ouvert aux deux extrémités. Avant qu’elle ne possède ses propres roues, on l’installait sur des dés en béton. Un abri au toit de béton servait de bureau. Sur la plateforme supérieure, un ventilateur pour éliminer les impuretés parmi les petits pois. Cette pratique n’a pas duré bien longtemps : c’est à l’usine que ce ventilateur fonctionnera ensuite.

Un travail fatigant !


Les écosseuses à petits pois tournaient souvent la nuit. Un ancien « servant » de ces machines se souvient : « C’était dur à démarrer car c’étaient des moteurs marins. On commençait à 11 h du soir car il fallait fournir du travail aux employés de la conserverie pour le matin. Il fallait travailler les pois dans la journée… Le repos était rare : une année j’ai travaillé 270 heures en quinze jours, soit 18 heures par jour de moyenne ! Parfois il y avait des accidents à cause de la fatigue. Et puis, certains buvaient un peu trop. Les agriculteurs amenaient du cidre à boire à ceux de l’écosseuse. Mais il fallait être raisonnable ».

En principe, un responsable et deux manœuvres s’occupaient de l’écosseuse. Parfois, les agriculteurs donnaient un coup de main, pour alimenter la machine par exemple. À l’autre extrémité, les fanes séparées de leurs gousses retombaient dans le tombereau. Les agriculteurs les faisaient sécher sur un pré. Cela représentait une source de fourrage à ne pas négliger.


Rue Laennec , la conserverie " La Primeur Française" dont la cheminée est toujours debout. Carte postale Gaby


En bas à gauche, la conserverie de Pont-Lédan ( Ollivier puis Larzul) photo Le Vagueresse vers 1980

 

Les petits pois récoltés étaient mis en boîte dans les conserveries locales

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