Coat-Loc'h . Le grand mur

 
Patrick Lebègue, membre de l’association Histoire et Patrimoine du Pays de Rosporden (HPPR) a fait des recherches sur l’enceinte entourant la forêt de Coatloch, le « Mur Vraz » cité par le sabotier Louis Lessard qui avait esquissé il y a 30 ans le périmètre de la forêt à l’époque médiévale. Il avait développé ses réflexions  lors d’une conférence à Quimperlé. 


La forêt de Coat-Loc'h était plus étendue autrefois .Le "Mur Vraz" de Coat-Loc'h mesurait 12 km. La forêt actuelle est plus foncée sur cette carte.


 

Patrick Lebègue s’est penché sur les interrogations suivantes « Qui a fait construire ce mur ? À quelle époque ? Qui l’a partiellement détruit ? Pourquoi ? Que reste-t-il de ces vestiges et que nous racontent-ils ? ».

Cette muraille fut érigée à l’extérieur de la forêt afin d’en contenir à l’origine le gibier. Ses limites sud sont en contact avec les bois tandis, que sur l’ouest, le nord et l’est, l’enceinte est parfois distante de quelques centaines de mètres, voire d’un kilomètre de la forêt. À l’est et au nord, il contournait la Grande Motte, Rosbic avant de revenir vers Loge Gaor, Kergoff Vian. Il englobait les Salles et Goarem Kerbuzaré. La superficie enclose représentait environ 662 hectares, soit plus du double de la forêt proprement dite, avec un mur d’enceinte de près de 12 km. 



Borne délimitant la forêt à Pen Coat-Loc'h (photo G. Le Mao)


et à l'ancienne gare


Ce mur est encore bien inscrit dans le paysage pour un œil observateur.  Au moins trois bornes originelles qui délimitaient la forêt sont toujours en place à la gare de Coat-Loc’h, près de Bérial , de Pen Coat-Loc’h. 

Plan confié à P. Lebègue par par Louis Lessard, un ancien sabotier fin connaisseur de la forêt. Il y place quatre bornes

 

Se basant sur la première mention de Kernével en tant que paroisse (1368), limitée à l’Ouest par ce mur et la datation du calvaire de Saint-Michel à Loge-Gaor (1400), Patrick Lebègue suggère que la muraille aurait vraisemblablement été construite avant 1341, date de décès du Duc de Bretagne Jean III et début de la guerre de succession. Il est plausible que cette muraille ait été édifié sous le règne de Jean le Roux. Une première mention du « parc de Coatlou » nous ramène  en 1288.



« Il nous faut admettre que la présence de cet édifice obstruait le passage des anciennes voies en direction de Scaër, tant à l’ouest (route des Salles) qu’à l’est (Guerloc’h). Le détour occasionné était un frein évident aux échanges commerciaux et aux déplacements d’une manière générale ». ajoute Patrick Lebégue. 

La fin de la guerre, en 1381, la présence de la chapelle Saint-Michel et du calvaire à Loge-Gaor en 1400   présuppose qu’entre ces deux dates les autorités ouvrirent une brèche pour établir un axe de communication nord-sud, (l’actuelle départementale Scaër-Bannalec) et d’autres axes est-ouest à partir du carrefour du calvaire cité plus haut. 

En 1680, un passage concernant Les Salles dans  les "Terriers de Concarneau-Fouesnant-Rosporden"  mentionnent l'ancien lac ,« l’estang qui estoit autrefois » et précise que le pouvoir royal a cédé en 1656, 187 hectares de terres à l’intérieur de la muraille aux seigneurs des Salles : "messire Jan le Lagadec et dame Françoise du Landrain sa compaigne". 

 

Extrait du cadastre napoléonien entre Rosbic et Kervalaen. Des parcelles font référence à ce mur 1 : parc ar Vur bihan ; 2 et 3: parc ar vur; 4 :prat ar moguer ( mur en breton)



 Mur du Duc 

Cet extrait du bulletin de la société académique de Brest évoque aussi ce mur ."Au milieu de la forêt de Coat-Loc'h sont les ruines du vieux château avec les débris d'un ancien mur de clôture qui environnait cette forêt au sud et à l’est; l'un des bras de la rivière d'Aven la cernait de l'autre côté. Il y a apparence qu'elle servait de parc au château, puisqu'elle était entourée de murs, et que les ducs y faisaient quelquefois leur séjour". (Ogée, 11e édition.) - 

  M. Flagelle avait présenté en 1874 un relevé des débornements du parc en pierres sèches qui renferme les ruines du château de Coetloc'h devant la société archéologique du Finistère

L'exposé de E. Flagelle

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