La motte féodale de Coat-Loc'h


Louis Lessard, un ancien sabotier, a arpenté la forêt durant plusieurs décennies et en connaissait tous les secrets. Il  avait fait une maquette représentant la motte féodale sise au cœur de la forêt.
La maquette réalisée par Louis Lessard, selon son interprétation personnelle 
Une construction en bois surmonte la motte 





















« Sur la motte féodale, il y avait un fossé qui faisait le tour et un pont-levis ; la corde passait dans une entaille creusée dans des piliers en pierre, dont un existe encore », expliquait le vieux maquettiste, il y a quelques années. « Dans cette excavation, il y a de la glaise ; cela devait être la réserve d'eau. Il y avait aussi des fossés intérieurs, juste avant la motte proprement dite : on en voit encore la trace sur le terrain. Les galets de rivières utilisés ont été trouvés à 10 cm de profondeur sous l'humus, juste à la sortie de l'enceinte. Il y aussi quelques tessons de poterie trouvés au pied de souches déracinées par la tempête ».
Louis Lessard dans son atelier à Ty-Gloanec



Une des pierres du mur de ronde de la motte féodale

Au sommet du mur de ronde de sa maquette sont fixées de petites pierres. Louis Lessard précisait: « Elles existent vraiment, ces pierres, sur le site de l'ancien château, elles sont taillées grossièrement, comme des meurtrières primitives. Elles ont été réutilisées au XIXe siècle pour empierrer les chemins empruntés par les sabotiers"

L'emplacement de la motte féodale était plus visible avant l'ouragan de 1987
En bleu: une extrapolation du lac entre la digue des Salles à gauche et une passerelle près de Loge-Stang

 Louis Lessard évoque aussi un  château qui aurait été une place fortifiée de la Guerre de 100 ans : les Anglais avaient une place forte à Rozos (Roc'h Saoz : le tertre des Anglais). D'autres lieux à consonance guerrière témoignent d'ailleurs de ce passé : Stank An Askern, la vallée des ossements ; Sentinallou (sentinelles au guet) ; Vered ar Saozneg (cimetière des Anglais).

Une motte rectangulaire

 La société archéologique du Finistère  a procédé  au levé topographique des structures et vallonnements correspondant aux restes du «château» : "Il se situe dans la partie septentrionale de la forêt, sur un versant nord. Deux phases de construction semblent se dessiner dans la topographie. La première consiste en une enceinte carrée de 55 m de côté formée d'un talus et d'un fossé externe. La partie orientale a été tronquée par un chemin forestier et l'entrée apparaît dans la partie médiane du côté nord. Au centre de cette enceinte se trouve une petite motte de plan rectangulaire à angles arrondis de 15 m v 20 m, au sommet de laquelle se voient des traces de construction. La deuxième phase d'occupation consiste en des constructions maçonnées en pierre sèche dont certains parements sont nettement visibles. Une partie de ces bâtiments se trouve dans la partie sud du site, la plus élevée, et un bâtiment recoupe nettement le talus antérieur, l'autre occupe l'angle nord-est".( annales  Société archéologique  1995)

 

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