Le manoir a été construit en 1718 si l'on se réfère à la date gravée sur le linteau de la fenêtre du salon d'honneur. Ultérieurement deux tours crénelées de style néo-gothique y ont été adjointes. De l’autre côté du manoir une autre tour existait également, de forme octogonale. La rumeur populaire prétend que le Régent y aurait dormi....Mais les souvenirs des gens du quartier font état d'un château plus ancien. Une allée, bordée d'arbres, menait alors à la cour du château. Sur une ancienne carte postale figure aussi une chapelle privée au style à la fois classique, gothique et Renaissance. Sur le cadastre napoléonien ,les noms des parcelles voisines prouvent également qu'il y avait un étang et un four à proximité: , Parc al Lenn, Parc Forn.
Corsaire du Roy
carte postale Gaby |
La chapelle du château a été construite au 19e siècle et détruite vers 1940. Les pierres des fenêtres ont été réutilisées dans le village |
Le nom Du Couedic apparaît dès le Moyen Age : Henri participe à la 7è croisade avec Saint Louis en terre Sainte et « Kergoualhezere » au XVè siècle. Un « Du Couédic », ancien officier du roi, fait partie de la conspiration du marquis de Pont-Callec (1818-1720). L’amiral Charles Louis commande « La Surveillante qui sera coulé en 1780 lors d’un combat naval. 3 mois après, il décède. Lothar Gudérian a rassemblé dans son musée des documents sur ce bateau. Captivé par l’histoire de cette famille, il s’est également procuré des archives relatives aux impôts payés par les Du Couédic pour Kergolaer et le Lézardeau en Quimperlé. Lors de la Révolution ,le « ci-devant » Thomas-Louis du Couédic rejoint L’Angleterre. Un document évoque la vente des biens de cet émigré: Baptiste Gilles demeurant à Lorient achète le manoir et la métairie de « Kergoualer » Un autre document d’archives révèle que M. Du Couëdic a été indemnisé sous l’Empire. Au début du 20e siècle la propriété de 100 hectares fut à nouveau mise en vente et actuellement elle ne comporte plus qu’un parc de un hectare.
François du Couëdic fut décapité à Nantes en 1720. Pour en savoir plus sur l'origine de la famille et ce membre d'une branche cadette cliquez ici
Pouvoir de justice
M Gudérian a retracé des chemins piétonniers, agrémenté le décor de reproductions de statues. Il a mis en lumière, récemment, une colonne de granit, haute de 5 m, de forme octogonale, taillée dans un seul bloc. Elle était cachée derrière les arbres à quelques mètres de l'édifice. Il s'agirait d'un élément de «fourches patibulaires», symbole du pouvoir de justice seigneuriale. Lothar a ajouté à son «musée», deux éléments relatifs à l'histoire du château : le blason des Du Couédic et une statue de la Vierge et de l'Enfant Jésus, en terre cuite, datant du XIX e siècle, qui faisait partie du mobilier de l'ancienne chapelle.
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Peintres de l'Europe du Nord
Avant de revendre le château,Lothar Gudérian , collectionneur d'art a fait découvrir aux visiteurs, outre l'édifice et son histoire, quelques toiles de maîtres hollandais, belges, allemands dont les oeuvres sont exposées aussi à Bruxelles, à Amsterdam. «Ce sont des tableaux de ma collection personnelle que j'ai fait venir de Dusseldorf. J'ai toujours acheté des tableaux pour lesquels je ressentais de l'émotion». Ce sont des portraits, des scènes de chasse, des paysages, des marines, des peintures naïves ou au dessin très fin, datant pour la plupart du XVIII e et XIX e siècle, réalisés par des artistes peu connus dans la région. «Je raconte toujours l'histoire du château et de la famille Du Couédic, mais je veux montrer aussi la culture d'autres régions d'Europe, pour enrichir cet espace». Au fil des ans, le manoir de «Kergoualec'h», selon une autre orthographe, a retrouvé les traces de son passé grâce à un passionné d'histoire.
Aujourd'hui, le château est une résidence privée référencée sur un site proposant des accueils de tournage de films.