Le bras de Saint Corentin


Lors d'un voyage à Rome, Charles Burel rencontra un ecclésiastique d'origine bretonne, Mgr De Coetlogon, qui lui fit visiter la bibliothèque vaticane et lui indiqua un ouvrage en latin où il était question de Scaër. Ce document raconte les péripéties des reliques de saint Corentin, qui furent transférées de Quimper à Paris, puis à l'abbaye de Marmoutiers vers 950, suite aux invasions normandes. Par la suite, l'évêque de Quimper réclama, en vain, la restitution de ces reliques.

La relique du " bras de St Corentin" conservée à Quimper

  Le manoir de Kervégant

St Corentin


Guillaume Le Prestre de Lézonnet, né en 1587 à Concarneau, devint, en 1614, « évesque et comte de Cornouaille ». C'est le fondateur du collège des Jésuites. Il se rendit à Marmoutiers en 1623, accompagné de hauts dignitaires du clergé breton, pour demander aux moines la restitution de ces reliques. Il obtint gain de cause. Charles Burel : « D'après les renseignements que j'ai obtenus, cet évêque était un peu en marge de l'église, mais avait un relationnel très fort pour qu'on lui restitue ces reliques ». Mais les reliques ne furent pas replacées en la cathédrale de Quimper :

" Guillaume Le Prestre dépose le Bras de saint Corentin dans son manoir de Kervégan (paroisse de Scaër), le laisse là pendant dix-sept ans, et ne s’en occupe plus que le jour de sa mort. Il lègue alors 1.500 livres pour aider à faire un reliquaire. Le 16 novembre 1640 les chanoines Étienne Follart archidiacre de Poher, et Julien Le Texier arrivant de Scaër où ils se sont rendus sur les instances de l’évêque mourant, remettent au trésor de la cathédrale le Bras de saint Corentin dans la petite caisse et avec les actes de donation venus de Marmoutiers."  Source : La vie des Saints de la Bretagne Armorique - Albert Le Grand.

 Le jour même du décès de l'évêque, la relique de Kervégant, un bras de saint Corentin, reprit donc le chemin de la cathédrale de Quimper où elle fut invoquée pour juguler l'épidémie de peste de 1643.



À l'époque d'Anne de Bretagne, Vincent III de Ploeuc était seigneur de Kervégant et de Trévalot. Les archives départementales ont acquis un « aveu » de 1541 (description des éléments constituant le fief possédé : terres, moulins, rentes...) concernant cette seigneurie et consultable sur www.archives-finistere.fr.  Quel était le lien de cette famille avec notre évêque ? Il est difficile de le déterminer. Mais, en 1623, Guillaume Le Prestre baptisait à Poullaouen « Renné fils naturel et légitime de hault et puissant messire Sébastien de Ploeuc, marquis du Tymeur, sire de Plouec et haulte et puissante damme Marie de Rieux ». Il est donc vraisemblable que Guillaume Le Prestre de Lézonnet ait vécu à Scaër.  Le manoir de Kervégant-Plascaër a été démoli mais le site est attesté dans le quartier. Sur le cadastre napoléonien, il y a quatre parcelles dénommées " parc dreon ar maner" c'est-à-dire : le champ derrière le manoir



Aveu et dénombrement au Dauphin par Vincent III de Ploeuc, pour sa seigneurie de Kerguégant (aujourd'hui Kervégant en Scaër).

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