De grands oiseaux pour promener les gens
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Photo Association du Patrimoine
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| Le manoir de Kervalaen |
Si un jour votre promenade vous conduit du côté de Kervélennec, point culminant de la commune avec ses 247 m, vous apercevez à mi-pente dans le lointain, l'agglomération scaëroise. Mais à vos pieds vous découvrirez aussi une demeure qui fut autrefois un manoir du XVIIe siècle où aurait vécu un ermite dénommé Dom Morice.
On prétend qu'il allait à travers bois et chemins jusqu'à Coadry pour dire la messe et baptiser. La légende dit que la pierre de son autel est encore visible. Mais dans les récits des grand-mères on lui attribuait aussi des dons de prophète, ce qui en ferait en quelque sorte le "Nostradamus" local. Les grands oiseaux Ainsi, on racontait autrefois aux enfants que Dom Morice avait prédit que l'on verrait des « kirri a yefe o-unan heb kaout jao dirag eno », c'est-à-dire, des voitures sans chevaux devant elle. On lui attribue aussi la prédiction suivante : « Laboused bras b'an aer evit kas and dud da vali », ce qui signifie : de grands oiseaux pour promener les gens, une traduction poétique pour désigner les avions. Au siècle passé quelqu'un comprenait-il cette prophétie qu'on lui attribue encore : « On verra entre Scaër et Bannalec une machine qui aurait tourné jour et nuit ». Cette prophétie qui fait référence sans nul doute à l'ex-usine de déshydratation du fourrage de Guerloc'h.
Les trois aubépines
On lui attribue encore dans les légendes d'autres paroles aussi sibyllines :
- « une aune de tissu (1,20 m) suffira un jour pour faire toute les coiffes de la trêve de Créménet », allusion au déclin du port de la coiffe.
-« Dans le bois de Convaux,, sous un chêne, il y aura un jour assez de place pour recevoir tous les nobles » : la fin de la noblesse .
- « Quand trois aubépine pousseront sur ma tombe, la fin du monde sera proche ». Une vieille dame nous a précisé qu'elle avait entendu dire que déjà deux aubépines poussaient sur cette tombe mais que l'on ne savait pas où elle se trouvait.
Un peu en contrebas de Kervalaen, existerait toujours la pierre d'où Dom Morice regardait le bourg. Quel avenir entrevoyait-il pour notre commune au XXIe siècle ?
Les légendes ont parfois un fond de vérité.
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| La pierre marquée d'un calice |
Michel Le Heurt a acquis l'ancien manoir de Kervalaen, construit en plusieurs étapes, et a entrepris de le restaurer progressivement. Il est intrigué par ce Dom Morice et en a retrouvé trace sur un site relatif aux ressources généalogiques sur la commune. Dans un relevé de biens sur la ferme de Kervallouin (ancien nom de Kervalaen) daté de la fin du XVIIe siècle apparaît le nom de «Messire Maurice Marquer, prêtre». De plus, dans la cour, derrière l'ancien manoir, il a retrouvé une pierre sur laquelle apparaissent un calice et une hostie, ainsi que la date 1674. Une pierre qu'il a intégrée dans la base du nouvel escalier: l'ancien était logé dans une tour aujourd'hui disparue. Dans le quartier, un champ a été nommé «Pradig Dom Morice», le pré de Dom Morice, ce qui conforte l'existence de ce prêtre qui, un peu en contrebas de Kervalaen, regardait le bourg, assis sur une pierre. Quel avenir entrevoyait-il alors pour notre commune en ce début du XXIe siècle.
Complétez votre information en découvrant l'ouvrage de Patrick Lebègue "Manoirs de Scaër" ( Coop. Breizh)
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