La vie rurale autrefois



Au moulin de Kergoaler, Albert Yaouanc a peint durant des décennies des compositions très réalistes relatant la vie rurale du début du XXe siècle: la moisson, la fenaison, la vie quotidienne de la ferme, l’élagage des arbres…

Le chanvre et le cidre


Au centre du musée, une toile de 2,50m sur 1, 50 m, illustre le broyage du chanvre et la fabrication du cidre : « A gauche, on broie les pommes dans l’auge en granit qui servait aussi à piler la lande. Juste à côté, le pressoir rustique : une dalle de granit creusé ou en schistes sur laquelle on dépose les pommes broyées. Elles seront pressés par un système de levier dont le bout court est logé dans une entaille d’un tronc d’arbre. A l’autre bout, le paysan ajoute des cailloux ou des sacs pour faire du poids. Le cidre coule dans un baquet avant d’être transvasé dans la barrique ». Les jeunes enfants jouent sur le tombereau contenant les pommes.

La droite du tableau représente le broyage du chanvre : « Le chanvre a été récolté en fin d’été, il a séché puis a été mis à rouir dans une fontaine. On en fait ensuite des fagots rangés à l’abri dans une grange. Au moment du broyage, durant l’hiver, on les passait dans le four du village, pour que la moelle puisse se briser facilement. Le hachoir, c’est comme une grille dans sa partie basse. La partie supérieure est fixée à une extrémité, C’est un peu comme un couteau denté qui vient s’encastrer dans la grille. On prenait une poignée de chanvre : une main maniait le hachoir, l’autre retirait le chanvre en arrière »…



La corvée de fumier.



« On mettait du fumier au printemps, surtout pour les betteraves. Dans les crèches dont le sol est 50 cm sous le seuil, le paysan plaçait fougères et ronces issues du nettoyage des talus. Durant l’hiver, le tapis montait sous les bêtes atteignant 1, 20 m. les gens touchaient les poutres. Au printemps, on sortait ce fumier : une personne maniait le croc pour l’extraire de l’étable, une autre le chargeait dans la charrette. Une noria de deux ou trois charrettes faisaient le va et vient entre la ferme et le champ. Le fumier y était déposé en petits tas que l’on dispersait ensuite ».

 Un tableau représente encore le défrichage des garennes au début du XXe siècle, à une époque où à peine 25 % de la terre était exploitée : « On utilisait des grosses araires, arar land en breton. Elles étaient traînées par quatre ou cinq chevaux. Les voisins venaient en renfort. C'est un grand jour et l'occasion d'une grande fête».



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