La loco dans la cuisine

L'espace vert au carrefour de la rue Pasteur et de la voie verte, était autrefois une maisonnette de cheminot. Le samedi 24 novembre 1962, une locomotive s'est invitée dans cette maison...

Après avoir redirigé les eaux pluviales provenant de la voie verte entre Payaou et Stang-Audren, source d'inondation des sous-sols des riverains, la commune a comblé un délaissé au carrefour de la rue Pasteur et de la voie verte afin d'y créer un espace vert doublé d'une aire de pique-nique. Sur ce site s'élevait autrefois une maisonnette de cheminot du réseau breton auquel s'adossait en contrebas un potager. 

La maisonnette du passage à niveau de Stang-Audren
 

Un signe mal interprété


Le passage à niveau, non gardé, de Stang-Audren était dangereux car la rue est en pente, la visibilité nulle et les freins des véhicules de l'époque n'étaient pas toujours performants. M. Landuran, le tailleur du quartier, jouait les bons offices : il connaissait les horaires du « tren Karaez » et sortait sur la rue pour faire signe aux automobilistes de s'arrêter à l'approche d'un train. Ces derniers croyaient qu'on les saluait amicalement. Parfois, on passait très près de la collision mais plusieurs accidents furent, hélas, à déplorer : la voiture d'un ecclésiastique lyonnais fut prise en écharpe juste après avoir répondu à ce salut. Le Docteur Perruchet heurta également un train en revenant d'une visite.



Tout droit dans la porte


Un signe mal interprété


Le passage à niveau, non gardé, de Stang-Audren était dangereux car la rue est en pente, la visibilité nulle et les freins des véhicules de l'époque n'étaient pas toujours performants. M. Landuran, le tailleur du quartier, jouait les bons offices : il connaissait les horaires du « tren Karaez » et sortait sur la rue pour faire signe aux automobilistes de s'arrêter à l'approche d'un train. Ces derniers croyaient qu'on les saluait amicalement. Parfois, on passait très près de la collision mais plusieurs accidents furent, hélas, à déplorer : la voiture d'un ecclésiastique lyonnais fut prise en écharpe juste après avoir répondu à ce salut. Le Docteur Perruchet heurta également un train en revenant d'une visite.

Les badauds affluent



près de la maisonnette( photos Le Clech)


« Une locomotive vient d'entrer chez vous »


Le 24 novembre 1962, c'est une semi-remorque qui, n'ayant pu s'arrêter à temps, poussa la locomotive hors de ses rails. Celle-ci termina sa course dans la maisonnette louée par la SNCF à M. et Mme Goulm. La maison était vide au moment de l'intrusion puisque M. Goulm, contrôleur sur les lignes du réseau breton, était au travail et que Mme Goulm faisait ses courses. D'après un article de l'époque, cette dernière « prenait de la viande à la boucherie Toupin » quand on lui annonça : « Une locomotive vient d'entrer chez vous par la porte ! ». La semi-remorque et deux wagons obstruaient la voie ferrée. Une photo de l'époque montre l'avant de la locomotive à quelques centimètres d'une table sur laquelle sont posés une corbeille à pain, du beurre et une bouteille. René Tranchard et Jean Lagadec, chauffeur et mécanicien du train, s'en sortirent indemnes. Pierre Winva, le chauffeur du camion, fut légèrement blessé à la tête et aux jambes. Il reçut les soins du Dr Chaligne avant d'être transporté à son domicile à Saint-Brieuc par l'ambulance Dudouit.

la loco avait une petite fringale


Extrait du journal Ouest-France au 26/11/62



Barrières automatiques


Les wagons et le camion furent dégagés rapidement pour libérer la route. Quelques rails tordus furent changés et le trafic ferroviaire reprit : la locomotive hors du ballast ne gênant pas le passage. Après des travaux de soutènement, la locomotive fut retirée de la salle à manger, mais la maisonnette était inhabitable. Durant plusieurs années, elle offrit son flanc béant aux regards des usagers du carrefour pour leur rappeler le danger du site. 

image du film de Claude Le Moullec

Peu de temps après cet accident , la SNCF installa  des demi-barrières automatiques qui fonctionnèrent jusqu'à la fermeture de la ligne Carhaix-Rosporden en 1967. La maison fut démolie en 1973. Lors de l'aménagement de la voie verte sur l'assiette de l'ancienne voie ferrée, un panneau d'information et une table de pique-nique aire de repos prirent la place de la maisonnette.


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