De Toul-Ar-C’hoat. au Fermou, une centaine de huttes de sabotiers étaient érigées en forêt de Coat-Loc'h vers 1910.
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Plusieurs huttes en forêt de Coat-Loc'h ( fonds Godineau, Archives 29)
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Un habitat éphémère et rudimentaire
Voici le témoignage de Louis Lessard,un des derniers sabotiers de la forêt :"On d’abord creusé quatre trous à la tarière pour y loger des troncs d’arbre de 20 cm de diamètre et hauts de 3, 50 m : c’est le centre de la hutte qui sert de foyer. Au-dessus : une ouverture circulaire pour évacuer la fumée et pour éclairer la pièce. C'est dans cette espace qu'autrefois brûlait en permanence un feu de copeaux de bois qui séchait les sabots placés sur une claie à deux mètres de haut. La cuisine se faisait sur un trépied installé sur le feu de copeaux. La nourriture, c'était de la soupe, du lard, du beurre".
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Louis Lessard en 1976 |
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La maquette de hutte de Louis Lessard |
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Le comité de Coat-Loch restaurant la hutte |
Tout autour, les constructeurs ont planté 21 pieux hauts de 2 mètres pour former un cercle de 7 m de diamètre, des perches le relient à l’anneau central. La toiture est recouverte de genêts, un grillage assure pour la rigidité et une bâche plastique pour l’étanchéité. Des fascines de genêts serviront aussi au revêtement latéral.A l'intérieur quelques aménagement sommaires ont été réalisés : une table rustique, un lit . "Le lit est un rectangle de bois faits de branchages avec au fond des brindilles ou de la paille. Le sabotier apportait une couette pour servir de matelas. Les enfants dormaient en-dessous et les parents au-dessus Sous la couchette étaient entreposés des sabots secs".
Une reconstitution de hutte de sabotiers a été érigée près de la maison forestière. Elle a été
restaurée à plusieurs reprises. Ci-dessous les étapes principales de la restauration de 2022/2023 ( photos Gilbert Le Mao)
| Les pieux et l'anneau central
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| | Les perches reliant les pieux à l'anneau central
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| Des fils de fer pour fixer les parois de fascines
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| | La toiture en genêts
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Pour visiter cette hutte : se rendre en forêt de Coat-Loc'h par les
départementales Scaër-Bannalec ou Scaër-Rosporden. Sur la route
forestière, un grand panneau indique la direction de la maison du garde
forestier près de laquelle a été édifiée la hutte. Pique-nique possible à
proximité.
Elle est le point de départ du" Chemin Découverte patrimoine de la forêt."
La semaine du sabotier
Louis Lessard : " Le lundi et mardi, on abattait les arbres dans la coupe attribuée par le tribunal de commerce. La quasi-totalité du bois utilisé était du hêtre. Le frêne et l’orme étaient plus durs à travailler. On pouvait aussi creuser des sabots dans le peuplier ou le bouleau. On recherchait aussi le hêtre des talus de meilleur qualité ». Première entaille avec une hache, la seconde, plus profonde, avec la cognée. Puis on utilise le harpon ou passe-partout. Ensuite on transportait les troncs aux abords des huttes et à nouveau on tronçonnait les billots à la bonne longueur avec le harpon. Ensuite, ils étaient fendus en quatre avec un coin.
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Au début du XXe siècle |
Mercredi, jeudi et vendredi, c’était la fabrication des sabots : les sabotiers travaillaient deux par deux. On les appelait les consorts ; il y a avait un pareur et un creuseur. Le samedi était consacré à la vente des sabots ainsi qu’à de petits travaux dans les fermettes que possédaient certains sabotiers.
La bonne pointure
Pour calculer la dimension des sabots, on utilisait une réglette en bois graduée en pouces ( 2, 8 cm). Une paire de sabots de pointure 10 correspond au 42 . 10 pouces valent 28. On divise ce nombre par deux et on rajoute à nouveau 28 pour obtenir la pointure 42."
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