Jean Sinquin fusillé au Mont Valérien



Le nom de Jean Sinquin est gravé sur cette cloche
au mémorial du Pont Valérien



Jean SINQUIN est  né le 22 novembre 1904 à Loge-Gaor en Scaër. Sa mère, Marie-Anne Morvan, était née 1880 et son père, Alain, sabotier, en 1871. La famille serait originaire des quartiers de Loge-Gaor-Guerloc'h - Saint Guénolé-Coataner.

 Membre du Parti Communiste, il a été condamné à mort le 10 octobre 1941: il allait avoir 37 ans.

Jean Sinquin épousa Marie Billon, le 29 août 1931 à la mairie du XIIIe arrondissement de Paris. .
Terrassier, il adhéra au Syndicat général unitaire des terrassiers ainsi qu’au Parti communiste, Le 1er mai 1934,la police réprima violemment des habitants de la cité Jeanne-d’Arc qui protestaient contre l’arrestation d’une militante syndicaliste, Ida Battu. Lucien Monjauvis, député communiste du quartier de la Gare, fut interpellé. Les habitants
manifestèrent alors en cortège, demandant aussi la libération de ce dernier. Le préfet de police Roger Langeron décida l’intervention des forces de police. Jean Sinquin prit son fusil de chasse, et de sa chambre d’hôtel tira sur les forces de police. Le 2 mai vers 3 h 30 du matin, il fut arrêté et incarcéré à la prison de la Santé, dans le XIVe. Lors de la perquisition de son domicile, les policiers saisirent le fusil de chasse, un revolver avec vingt-cinq cartouches et un couteau de chasse.. Jean Sinquin fut jugé le 27 septembre 1934, condamné à deux ans de prison et cinquante francs d’amende. 

14 paquets de Cheddite

Pendant la guerre, la famille Sinquin, qui comptait cinq enfants, demeurait 141 rue du Château-des-Rentiers dans le XIIIe. Jean Sinquin travaillait alors comme charpentier pour le compte des autorités allemandes sur un chantier à Cloyes en Eure-et-Loir. Le mardi 30 septembre 1941, la police française, avec le concours de la Feldgendarmerie, boucla une partie du XIIIe arrondissement. Le logement de Jean Sinquin fut perquisitionné, quatorze cartouches de dynamite, quarante-neuf mèches, deux cartouches de chasse de 12 mm, une matraque, douze cordons Bickford et des tracts du Parti communiste furent saisis.

La Dépêche de Brest 02/10/1941 ( Cliquez pour agrandir)


Jean Sinquin comparut devant le tribunal militaire allemand du Gross Paris qui siégeait rue Boissy-d’Anglas dans le VIIIe . Le 10 octobre 1941. Il fut condamné à mort « pour détention illégale d’explosifs » et fusillé le 13 octobre à 16 h 32 au Mont-Valérien. Les journaux collaborationnistes L’Œuvre et Le Matin publièrent, le 15 octobre, un Avis signé du Général Von Schaumburg. 


Sinquin Jean fusillé le 13/10/1941 ( photo Henri. Gilles)
Le Petit Parisien (15/10/41)

 Les Archives nationales conservent un dossier à son nom, mais dans lequel il n'y a qu'un bref rapport de police : « Il fut arrêté pour détention d'armes, notamment des explosifs et des détonateurs et de tracts communistes ». Ce qui lui vaut d'être remis aux Allemands qui le condamnent à mort, mais rien ne précise que Jean Sinquin appartenait à une organisation de Résistance. Si tel avait été le cas, notre informateur de la Direction de la mémoire, du patrimoine et des archives ajoute que « les policiers français l'auraient su et auraient informé soit la délégation de Vichy, soit les Allemands. Si Sinquin est un résistant fusillé par les autorités allemandes, il a sans doute deux dossiers. L'un en tant que résistant se trouvera au service historique de la défense, bureau Résistance, au château de Vincennes ; l'autre en tant que Mort pour la France se trouvera au service historique de la défense, bureau des archives des victimes des conflits contemporains à Caen. Il peut aussi avoir un dossier en tant qu'interné, à moins que les deux dossiers ne soient regroupés .

(D’après la notice établie par Daniel Grason  dans le Dictionnaire biographique des fusillés et exécutés par condamnation et comme otages ou guillotinés en France pendant l’occupation 1940-1944)


Retour