Claude et Françoise de Kermeno



Il y a déjà quelques années, deux ou trois religieuses anglaises de la « Congrégation de la retraite » débarquaient dans une ferme de Coat-Forn, cherchant, livre à l'appui, les traces de leur lointaine « mère »... Aux habitants du village incrédules elles apprirent donc qu'une certaine Claude de Kerméno, fondatrice des Retraites de Quimper, était venue au monde en ces lieux en 1625. Du «château» de l'époque, il ne restait évidemment plus le moindre coin de mur. On ne put leur montrer que la place du manoir d'où émergeaient de grandes pierres sculptées.

Un grand blason est inséré dans la façade de la «maison de garde» qui, à l'origine servait également de colombier. Cette maison est adossée à un four à pain en état de marche. Qui est donc cette Scaëroise inconnue dont le nom est, par contre, connu outre-Manche.



Il est vraisemblable que cette maison a été construite avec des pierres de l'ancien manoir

Le blason de la famille De Kerméno incrusté à l'enversdans le mur




Les dames de la Retraite 

 Claude Thérèse est née le 4 mars 1625 au château de Coëtforn, en Scaër, près de Quimper. Son père, homme très cultivé , possédait à soixante ans la philosophie et les humanités comme s’il les avait enseignées toute sa vie. Il lui arrivait de recevoir le père Maunoir. Jésuite, disciple et héritier spirituel de Michel Le Nobletz, ce « beleg fol », ce prêtre fou, fou de l’amour de Dieu et des hommes. Comme son maître, le jésuite sillonnait les campagnes bretonnes en prêchant des missions, faisant participer des laïcs, y compris des femmes, avec pour seules richesses des tableaux moraux, les « taolennou », qui touchaient et convertissaient les cœurs.

En 1678, Claude de Kermeno fonda à Quimper, dans un local de rue Neuve puis sur la place du Collège, la première retraite pour femmes, sur le modèle de la retraite pour hommes fondé en 1670 par le père Maunoir. «Retraite» est le terme utilisé en religion pour désigner une période de prière et de recueillement, hors du monde le plus souvent. Les exercices spirituels sont dirigés par les Jésuites. " La première année,on verra ainsi participer à une retraite à Quimper 80 femmes de la presqu''île de Crozon" ( Louis-Pierre Le Maître- Pierre de chez nous).

La Retraite de Quimper vers 1900 (actuelle Place de la Tour d'Auvergne)

La retraite  souhaita émigrer vers les quais vers 1685 mais cela ne se fit pas pour des questions de finances. Claude-Thérèse de Kermeno meurt le jour de Noël 1693. Au siècle suivant  sera construite une nouvelle Retraite au bord de l'actuelle place de la Tour d'Auvergne à Quimper .Aujourd'hui, les religieuses de la Retraite ont essaimé dans le grand-ouest de la France, en Angleterre et en Belgique.

 

 Sa sœur Françoise Corentine, née en 1627, sera également la supérieure fondatrice de la communauté Sainte Anne de Lannion.




La nièce de Claude-Thérèse de Kermeno épousa René de Guernisac du Stang dont les descendants sont la famille De Legge qui a érigé la croix de Beg-An-Allée, à l'entrée du chemin qui mène vers Coat-Forn.



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