Coat-Livinot . Un site préhistorique méconnu



En 1989, Henri Guillou, et Jean-Yves Eveillard, ont publié une étude sur la voie romaine Quimper-Rennes. Sur un des plans de cet opuscule, il apparaît que le sud de la forêt de Cascadec fut un carrefour de voies romaines puis de routes médiévales.  Les Romains ont vraisemblablement repris des chemins antérieurs. Il semble en effet au vu de certains vestiges que le quartier fut peuplé dès la Préhistoire

Abris sous roche

Dans l’extrême sud de Scaër dans le secteur de Coat-Livinot, les flancs d’un monticule de 141 mètres de haut masqué sous une forêt présentent plusieurs anfractuosités qui ont pu servir d’abris sous roche facilement aménageables à l’aide de perches de bois obliques recouvertes de genêts, landes, hautes herbes. En contrebas, entre les collines de Coat Livinot et Kersulec, le vallon qui se termine en cul-de-sac à Kergaouen a pu servir de terrain de chasse, aux occupants de ces abris naturels.

Un abri sous roche occupé sans doute durant la préhistoire et plus récemment suite à un incendie en 1810

Le dénivelé est important. L’idéal pour se défendre 

Plus récemment, le site a servi d’abri de secours. Propos d’un habitant du quartier : « On raconte qu’en 1810, il y a eu le feu à Kersulec et que les personnes sinistrées ont habité quelques temps dans un de ces abris. On pense que cette pierre servait de foyer ». Le cadastre napoléonien de cette époque dénomme cette parcelle de lande occupant 11,7 hectares « Ros an Dour » , soit peut-être  la colline près de  l’eau ou entourée d’eau.


De gauche à droite : la voie romaine Quimper-Rennes. Elle croisait l'axe Quimperlé- Scaër à Kerborden ( village disparu) non loin de Livinot (plan de H. Guillou) . X: Le site préhistorique de Coat-Livinot existait antérieurement sur une colline à proximité de ce carrefour de chemins
 


A :Kersulec; B: Coat-Livinot . Près de 30 mètres  de dénivelé entre le ruisseau et le site de Coat-Livinot . L'idéal pour établir un campement  en utilisant les rochers du sommet comme abri

Les marmites du diable

 Sur le plan géologique, cette zone est à la limite sud du « granit de Cascadec », un leucogranite à deux micas de résistance moyenne. Au fil des millénaires, l’ensemble des processus mécaniques, physico-chimiques ou biologiques (pluie, température, gaz atmosphérique) ont altéré le granit, arrondissant les blocs rocheux, créant des fissures et creusant des « marmites du diable ». Ces cavités ont peut-être été utilisées comme base de poteaux ? pour des rites religieux ?

Les blocs rocheux se sont arrondis, des fissures se sont formées au fil des millénaires

Et parfois selon la consistance de la roche, des " marmites du diable

Nécropole à coffres

Sur un petit plateau dominant d’une trentaine de mètres le vallon, les archéologues ont situé au moins quatre nécropoles à coffres de pierre. Entre le Néolithique et l’âge du Bronze, les habitudes d’inhumation changent et les hommes passent de tombes collectives à des tombes individuelles. Une d’entre elle est nettement visible sous la forme d’un rectangle composés de pierres verticales (environ, 1, 20 m de long sur 0, 60 m de large). On peut supposer que les blocs de pierre adjacents ont pu servir de couvercle.


Une des nécropoles datée de l'âge du bronze

Le sol monte en légère pente vers le sommet des pierres verticales. A droite, peut-être les pierres qui recouvrait cette sépulture ?

Ces pierres verticales sont entourées d’un monticule de terre et que lors de son érection, le petit relief que formait cette sépulture devait s’apparenter à un tertre de taille très modeste.
Selon des témoignages, des fouilles empiriques ont été faites jusqu’à 1,30 m de profondeur : pas d’ossement humain ancien.  Les terrains acides ont dissous les corps depuis belle lurette. Par contre, selon les dires des gens du quartier, on y a retrouvé le squelette... d’un chien !

Des coffres funéraires sont recensés sur le plateau à gauche de Coat Livinot sur une propriété privée.

 

Ce site est signalé sur les cartes archéologiques et inscrit dans la liste des zones de présomption de prescription archéologique (ZPPA). Ce sont des sites où les projets d'aménagement affectant le sous-sol sont présumés faire l'objet de prescriptions archéologiques préalablement à leur réalisation. 

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