Pierre Cabellic, né le 12 décembre 1919 à Tréboul était le chef des FTP du Sud-Finistère, qui se sont battus à Scaër, à Kernabat.
En 1939, il faisait son service militaire dans les Chasseurs alpins en tant que sous-officier. Mais lorsque la guerre fut déclarée, il décida de rester dans le Sud-Finistère pour organiser la Résistance et son propre réseau. Il devint le commandant Fernand, chef des FTP (Francs-tireurs et partisans) du Sud-Finistère à partir de 1942. En 1943, le jeune groupe de maquisards scaërois comprenant à l’origine Louis Guillerm, sabotier ; Christophe Moal , mécanicien à Cascadec ; Emile Guéguen, électricien à Cascadec, François Daëron adhéra au « Front national-FTP » après le passage de Pierre Cabellic dans la commune.
Après le parachutage de la nuit du 9-10 juillet géré par les FFI, une autre opération est demandée pour les FTP de Scaër Le 14 juillet 1944, Radio Londres annonce un second parachutage d'armes et de matériel par le message : « Le vent souffle dans les blés ».
|
|
Blessé au cou et à l'aine
Le commandant Fernand avec Christophe Moal et ses adjoints s’occupe d’organiser un comité de réception suffisamment étoffé. A Kervir, sur le terrain « Pêche » (en code au H.Q. à Londres), les patriotes sont relativement nombreux quand le premier avion se présente vers 0 h 30. Au signal lumineux de la lettre « L », il largue sa cargaison, puis viennent un second appareil et un troisième. Ils rendront compte au retour en Angleterre en ces termes : « Succès de l’opération – 35 containers – 3 paquets ». Le plus rapidement possible, les armes, chargées dans des charrettes prennent la direction de Kernabat, où un dépôt est prévu. Entre 2 heures et 3 heures du matin, les premiers véhicules arrivent au village… La stratégie du commandant Fernand pour cette opération d'envergure consistait à répartir ce matériel entre tous les maquis du secteur.
Le 15 juillet, à 5 h, mille Allemands venant de Châteaulin, Pontivy et Le Faou encerclent 150 francs-tireurs et partisans (FTP) et Forces françaises de l'intérieur (FFI), commandés par Pierre Cabellic, chef des FTP du Sud-Finistère.
« Pour desserrer l'étau, nous avons dû faire appel à deux compagnies FFI de Scaër. Auparavant, nous avions eu le temps de récupérer et de cacher la plupart des seize tonnes de matériel parachutées sur un large périmètre », indiqua par la suite le FTP François Rannou. Lors des affrontements dans le secteur de Guerveur-Kernabat-Quillien.
« C'est Hélène Rivier qui avait alerté l'État-major de la présence des Allemands. Elle sera blessée à la gorge mais elle s'en sortira » précisèrent Louis et Robert Monfort, témoins des événements. Dans sa fuite, le commandant Fernand reçut deux balles, au cou et à l'aine. Grièvement blessé, il fut emmené par ses camarades à l’hôpital de Quimperlé où il fut amputé de sa jambe droite. Malheureusement, la gangrène s'ensuivit et il mourut fin août à l'âge de 24 ans et demi.
En toute logique, il y a donc 18 noms gravés sur la stèle de Kernabat : ceux de 17 Résistants tués lors des combats ou exécutés auxquels s'ajoute celui de Pierre Cabellic, grièvement blessé lors des combats et décédé par la suite .
Sources: Ouest-France 16/07/2014 Douarnenez. Le Finistère dans la guerre ( G.-M. Thomas -A. Le Grand). Militants du Finistère (E. Kerbaul).