La consultation des archives du journal Ouest-Éclair pour la période 1900-1920 nous révèlent les faits divers les plus fréquents à cette époque. Point de rave party, ni de trafic de drogue mais d’autres rubriques encore présentes de nos jours.
Premier délit de fuite ?
Le 19 janvier 1908, l’Ouest-Éclair relate :
"EFFRAYE PAR UNE AUTO. Le jeune Le Crenn, domestique chez M. Miniou à Kereven en Guiscriff, conduisait, sur la route de Le Faouet à Scaër, un cheval attelé à une voilure. Subitement arriva une automobile venant du Faouët elle fit retentir sa sirène qui effraya le cheval celui-ci partit à une allure désordonnée et finalement renversa dans un fossé la voiture qui eut un des brancards casses. Pendant ce temps, l'automobile redoublait de vitesse et disparaissait."
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Les accidents
Il y avait les accidents ferroviaires sur la ligne ouverte en 1896 et déjà en 1900, on demandait la pose de barrières aux passages à niveau. Il faudra encore attendre plus de 60 ans et quelques accidents supplémentaires pour que les passages à niveau soient sécurisés.
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Plusieurs accidents du travail sont aussi recensés.
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GRAVE ACCIDENT. Jeudi 20 février 1913 , le nommé Monfort, cultivateur à Guellec en Scaer, conduisant un attelage au champ reçu d'un des chevaux un coup de pied qui lui a occasionné une fracture compliquée de la cuisse. M.le docteur Le Long lui a ordonné trois mois de repos
19 janvier 1914 |
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Les incendies
Les incendies de l’époque avaient d’autre incidences sur la vie quotidienne. Un extrait du journal du 29 août 1901 : TRISTE
OUVERTURE DE PARDON. Samedi, dans l'après-midi, les habitants de Scaër
fêtant l’ouverture du pardon de Saint Alain, patron du lutteurs, furent
prévenus au milieu de leur fête qu'un incendie avait débuté à
Pennanec’h, village situé à quelques kilomètres de là.
Aussitôt les
pompiers partirent, mais le feu avait fait son œuvre et la pompe put
cependant préserver une partie de la maison d'habitation de M. Jégou et
un tas de foin. Une autre maison d'habitation, les étables, onze tas de
foin ou paille furent consumés.
Cet incendie était à peine terminé
qu'un autre commençait à Scaër et prit bientôt d'effroyables
proportions. La pompe se trouvant absente, les habitants organisèrent de
leur mieux quelques secours ,mais devant la violence des flammes, ils
n’arrivèrent à aucun résultat. Une étable, un cellier et la maison de M.
Henri Postic avaient été complètement détruites.
Les pertes sont considérables. On ne sait si à Pennaneach les fermiers étaient assurés. Postic l’était au « Finistère »
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Les Vols
Le 22 avril 1911, un entrefilet évoque une affaire de vol, sous entendant les conditions de vie miséreuse d’une partie de la population.
VOLEUSE PINCEE. On se rappelle le vol dont fut victime le 18 janvier
dernier un tailleur de pierres, Guillerm, du village de Cascadec en
Scaër . Ayant déposé une plainte à la gendarmerie, Celle-ci ouvrit une
enquête et apprit qu'une jeune fille sans ressources, nommée Duigou, du
village de Kersao en Scaër, était revêtue de vêtements tout neufs. Le
délit remontant à plus de 3 mois elle a été laissée en liberté
provisoire, jusqu’au jour où elle comparaîtra devant le Tribunal
correctionnel, en compagnie de sa mère qui est complice du vol. Cet autre extrait du 19 novembre 1909 attire l’attention sur la misère dans certaines familles |
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Les violences
Bien entendu, la presse fait écho de troubles causés par l’excès de boissons alcoolisées
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Cet article reflète la vie des domestiques agricoles . Le "mevel braz" commandait aux autres domestiques, même plus âgés
6 mai 1910 |
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Un reportage
Le 15 septembre 1904, le journal consacre un article aux manœuvres du 11e corps d'armée dans la région. Il n'y avait pas de courriels à l'époque : le texte a été transmis par lettre :
" Rosporden, 13 septembre (par lettre). Les troupes sont parties assez tard de Scaër où cantonnaient les 62e et 116e ainsi qu'une fraction du 118e .
La direction générale est Leuhan. Les 62e et 116e ' prennent la route de Coadri, le 118e ' prend le chemin de traverse qui descend dans la vallée pour remonter sur Leuhan. Il fait un temps superbe. Vers 8 h 14, les premiers coups de feu se font entendre dans la direction de Coadri. Peu après l'artillerie ouvre à bon tour le feu. Le gros de l'attaque se fait dans la direction de la route de Coadri. Le terrain est encore très dur, mais les troupiers franchissent cependant allègrement les divers obstacles dont est parsemé le pays. A la droite, les troupes trouvent un mauvais terrain, des chemins défoncés et de nombreux obstacles solidement occupés. Aussi cette colonne avance-t-elle péniblement. Au centre et à gauche, au contraire, l'attaque se dessine bien. Une compagnie du 118' représentant un bataillon se trouve même un instant dans une position critique. Pour lui permettre de se dégager, la manœuvre est suspendue pendant une demi-heure.
A la reprise, la situation est bien dessinée partout les assaillants refoulent les défenseurs et la colonne de droite s'étant enfin emparée des obstacles qui lui étaient opposés, débouche à son tour sur le plateau de Leuhan, entre la chapelle et le village de Coadri. En prenant pied sur ce plateau, cette colonne bouscule les occupants et pousse son succès en faisant sonner la charge. A ce signal, les musiques de la 43e brigade répondent par la même sonnerie et toute la ligne se lance comme hier, drapeaux au vent, baïonnette au clair. À 11 h 12, la sonnerie de l'assemblée était sonnée sur toute la ligne."