Portrait. Charles Le Gall, pompier d’avant-guerre


En décembre 1981, Charles Le Gall père, artisan peintre, familièrement appelé «  Charlot », nous avait confié quelques souvenirs de sa carrière de pompier volontaire
« Je suis entré dans les pompiers en 1924. C'est M.  Vasseur qui était ingénieur rural à Scaër qui est venu me chercher » dit M. Le Gall qui fut pompier pendant 33 ans. Il servira successivement sous les ordres de MM. Vasseur, Le Fur, Massé et Hascoët et prendra sa retraite avec le grade de sergent.

Le tocsin !

« On recherchait surtout des gars du bâtiment pour être pompiers, les couvreurs surtout. Ceux-là, ils savent monter aux échelles. M. Le Gall ajoute en plaisantant : habituellement, le feu, ce n’est pas dans la cave ».
Le matériel des premiers pompiers scaërois était très rudimentaire : «On avait deux pompes à bras qui logeaient dans un abri près de la mairie. On trouvait une voiture pour traîner ces pompes quand il y avait le feu ou quand on allait à l'exercice. Souvent c'était la voiture de Jos Bec. Pour l'exercice, on recherchait les points d'eau.On avait aussi des seaux de toile et il fallait faire la chaîne quand il y avait un incendie à éteindre. Tous les volontaires donnaient un coup de main. Parfois le seau arrivait vide au bout de la chaîne »


Au début, on n'avait pas de casque mais un béret

On avait deux pompes à bras qui logeaient dans un abri près de la mairie

Les pompes à bras étaient logées derrière la mairie
(carte postale CIM vers 1950)



Les vêtements : « Au début, on n'avait pas de casque mais un béret. La première veste de cuir, je l'ai achetée. Ensuite, l'équipement nous a été fourni : bottes et veste ».
M. Le Gall se souvenait d'un incendie important à Cascadec : « Le feu avait pris à la chiffonnerie et dura trois jours. On avait dû appeler en renfort des pompiers de Quimper, Quimperlé et Rosporden».
Une autre fois, un incendie se déclara à Kervir et impossible de réveiller M. le curé pour sonner le tocsin : « Un cycliste faisait le tour du bourg en criant, " tan ba Kervir, tan ba Kervir"», c'était sinistre en pleine nuit !»
Lors de cet incendie et de bien d'autres, M. Le Gall relaya les fontainiers qui pompaient de l'eau dans le ruisseau : «Ce n'était pas un travail de tout repos ! On attrapait vite un chaud et froid ».

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