M. Raymond Marot, ancien pompier professionnel à Paris, a passé une partie de sa retraite à Scaër rue Louis d'Or à Scaër d'où était originaire son épouse. En 1978, M. Marot jouissait de sa retraite en s'intéressant au jardinage au milieu de ses souvenirs, recevant de temps à autre la visite d'un « ancien » comme lui du régiment des sapeurs-pompiers de Paris. Il a animé aussi durant plusieurs années la section locale de l'Union Nationale des Combattants .
Il nous avait livré quelques témoignages de sa vie active : « J'aimerais surtout que l'on parle du régiment des pompiers de Paris plutôt que de moi».
Quatre mois d'instruction
L'organisation des sapeurs-pompiers de Paris, sous sa forme actuelle, date de 1811 par décret impérial créant le « bataillon » des sapeurs-pompiers de Paris. Ce bataillon est l'héritier d’une longue tradition remontant au 16e siècle et plus loin encore au Guet Royal du Moyen-âge. Aujourd’hui, le « bataillon » est devenu « brigade » avec à sa tête général après avoir été longtemps « régiment
Comment devient-on pompiers de Paris ? Il y a bien sûr différentes pistes
Suivons celle de Raymond Marot : « J'étais le 4e enfant d'une famille nombreuse. Je n'avais pas de métier spécifique alors j'ai souhaité m'engager dans la marine. La famille n'était pas d'accord. Dans mon pays, le chef de corps des pompiers était un ancien du régiment des sapeurs-pompiers de Paris. C'est lui qui m'a conseillé de m'engager dans ce régiment. C'était en juin 1938. Je me suis présenté place Jules-Renard, porte de Champerret ».
Commence alors l'instruction qui dure quatre mois, instruction autant militaire que destinée à la lutte contre l'incendie : « Les sapeurs-pompiers de Paris dépendant du ministère de la Guerre et du ministère de l'intérieur ».
L'instruction comporte uniquement le maniement d'arme, tir, l’ordre serré, la reconnaissance des grades, les règles de la discipline. Dans le domaine « professionnel », le futur pompier est instruit sur les prises d'eau, les bouches d'incendie, le matériel en usage, le sauvetage, le secourisme, etc..
Raymond Marot a été secrétaire de l'UNC locale |
La journée d'un pompier professionnel
« Comme dans d'autres activités, il y a du bon et du mauvais : on oublie beaucoup du mauvais, on ne pense qu'aux bons moments. Les sapeurs-pompiers de Paris, c'est avant tout une franche camaraderie, une grande famille et un régiment d'élite ».
Une journée se déroule ainsi. Le matin, lever, rassemblement, gymnastique, manœuvre de la garde, ensuite chacun vaque à ses occupations ; bureau, entretien du matériel, cantine. L'après-midi : encore du sport et poursuite des activités du matin en attendant un éventuel appel.Le pompier assure 48 heures de garde pour une journée de repos. Quand il y a un appel, les sonneries sont différentes selon les renseignements qui sont connus du sinistre. Il y a un mat au milieu de l’escalier pour descendre plus vite que par les marches.
A Paris, chaque compagnie, 120 hommes commandés par un capitaine, a la surveillance d'un arrondissement : « Nous intervenons bien sûr pour les incendies mais aussi pour les accidents dans la rue, dans le métro, même pour aller déloger un chat perché. Enfin chaque fois qu'on fait appel à nous ». Ce qui démontre bien l'esprit de dévouement et de disponibilité des pompiers.
M. Marot toujours discret : « Si je commence à parler de toutes les opérations auxquelles j'ai participé, ii faudrait écrire des pages et des pages. Parmi des événements dont on a parlé le plus, j'ai participé à l'extinction de l'incendie du Casino de Paris, le 10 décembre 1961 ».