L’ouragan de 1987 dévasta la forêt de Coat-Loc’h couchant des arbres séculaires. Constatant que la régénération naturelle ne pouvait se faire dans de bonnes conditions car les vieux arbres ne produisaient plus de graines, l’ONF décida de faire une coupe rase dans les parcelles les plus touchées et de les replanter entièrement.
Il fallut plusieurs années de préparation avant les nouvelles plantations |
2/3 de feuillus, 1/3 de conifères
Durant l’hiver 1993, deux entreprises effectuèrent de nouvelles plantations : Naudet (Côtes d'Armor) pour les feuillus, et Perrin-Burguin (Creuse), pour les conifères. Elles plantèrent quelque 50.000 arbres sur une bonne quarantaine d'hectares, deux tiers de feuillus pour un tiers de résineux, dans la partie nord de la forêt, face à Kergoff, la Grande Motte et Toul C'hoat.
Auparavant, il avait fallu dessoucher, labourer, chauler. Les ouvriers, d’origine portugaise essentiellement, manipulèrent jusqu’à 1.200 jeunes arbres par jour. Sur les espaces de bonne qualité, alternaient des alignements de chênes et de hêtres, suivant le principe suivant : une bande libre de 4 mètres, un rang de chênes, un rang de hêtres, un rang de chênes, un rang de hêtres, une bande libre de 4 mètres... Tous les 50 mètres, le long des couloirs libres, les cloisonnements, on planta un merisier. Une petite gaine de plastique provisoire entourait le jeune arbre pour jouer le rôle de serre. A la base de ces tubes, il y a un espace libre, par lequel pourront sortir les oiseaux qui s’aventureraient, par mégarde, dans cette gaine.
Conserver le cachet de la forêt
Sur les sols plus caillouteux et en forte pente, donnant sur Kergoff, on planta du pin sylvestre et du pin Laricio de Corse. Dans les endroits humides, on préféra l'aulne glutineux. « C'est un arbre qui se travaille très bien, comme le hêtre. Les Romains l’utilisaient pour les piliers de leurs ponts ». La forêt de Coat-Loc’h devant produire du bois à commercialiser, l’ONF aurait pu planter plus de résineux, dont la croissance est rapide mais l’administration forestière consentit à des « sacrifices » économiques pour conserver le cachet de la forêt,
La disposition même des différentes essences contribue aussi à l'agrément futur du paysage. Les premières éclaircies, d'où on tirera du bois commercialisable, étaient prévues vers 2010 et l'abattage définitif pour le pin vers 2070. Mais, pour les feuillus, il faudra attendre davantage.