Une carte postale expressive

Les réunions de famille sont parfois l’occasion de sortir des placards les albums ou les boîtes  où sont pieusement conservées les photos prises il y a parfois plus d’un siècle  Photos qui ont maintes fois échappées à la destruction et qui sont devenues aujourd’hui un patrimoine intemporel.
C’est ainsi que Jean Quéméré de Guerroué  a retrouvé une photo prise durant la première guerre mondiale où, d’après ses investigations, pose un cousin de son arrière-grand-père ou son grand-père, tous deux prénommés Alain, et deux  compagnons d’armes.

Les points de suspension

C’est en fait une carte postale personnalisée avec au dos  le texte suivant « Souvenir de la guerre 1914-1915-16... ». Des points de suspension  qui en dise long sur l’état d’esprit  des «Poilus » au cœur de cette interminable guerre. » Il ne se voyait pas encore rentrer à la maison » La censure omniprésente aurait pu y voir une interprétation défaitiste : il y a là un message subliminal qui conduira un an plus tard aux mutineries de 1917.
Dans le lot, il y a encore une photo typique  rassemblant la famille de Tourc’h- Saint Yvi avec le patriarche et ses nombreux enfants dont une religieuse et un père missionnaire, ainsi qu’une carte de deuil avec photo de  Frédéric-Michel-Marie  Monfort, du Guellec, tué à l’ennemi le 16 décembre 1916 à l’âge de 19 ans et 6 mois à Verdun, avec au dos : « Il a fait à la patrie le sacrifice de sa vie et de son foyer. Il est tombé en chrétien et en soldat ».
Ce sanglant conflit devait être le «  der des der ».  Il n’empêche que Jean a dans sa collection une  photo plus récente prise durant la seconde guerre au Stalag à Gepruft : «  Mon père, trois de ses frères et un beau-frère ont été prisonniers durant 5 ans en Allemagne »...


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