Nous lui avons rendu visite en 1977 dans son atelier de Kergoaler.
Une formation de dessinateur
Georges Oriot était céramiste, pas un potier. Il a d'abord fréquenté un atelier d'art décoratif pour apprendre le dessin, la peinture. Pendant une quinzaine d'années, il a eu une prédilection pour cette forme d'art. Un stage de deux ans à Keraluc lui a permis de connaître la technique de la céramique.
Dans le penty de Kergoaler : des plaques en cours d'achèvement el des produits divers : « j'utilise l'argile traitée qui vient de Limoges. Je commence par préparer une plaque de dimensions variables suivant ce que je veux faire. Je procède un peu comme pour une pâte à tarte. Cette plaque sera chauffée progressivement jusqu'à 1.040 degrés pendant 7 à 8 heures dans le four que j’ai installé dans la cour. Ensuite, je dessine mon sujet au crayon. Je passe au noir toute la plaque, sauf le sujet. Une lame de rasoir me permet alors de gratter la couche de noir. Il ne restera que ce que la plaque a absorbé. Cette technique permet de mettre en relief les ombres, les détails d'un vêtement par exemple. Pour terminer, la plaque est recouverte par pulvérisation d'émail blanc A la cuisson l'émail fond et vitrifié le décor ».
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Des animaux aux fleurs
Les thèmes sont variés : beaucoup d'animaux et d’oiseaux, des plantes, mais aussi des portraits. Dans l'atelier, d'autres œuvres attendent leur finition : des écussons, un cendrier, quelques poteries.
« Je propose mon travail. Les gens volent ce qui leur plaît ou ne leur plait pas. Une céramique, comme décoration, c'est comme une gravure... et la durée d'une céramique est illimitée. Les couleurs ne passeront pas ».
Le dessin, une passion « motrice »
Parlant de son métier, Georges Oriot précise qu'un artiste doit travailler et aimer son travail :
« Nous avons une vie très libre, mais il y a aussi les servitudes. II faut s'astreindre à un programme de travail. Mais c'est notre travail, nos contraintes. Nous les acceptons en pleine connaissance de cause. C'est quelque chose que nous avons décidé nous-mêmes, qui ne nous est pas Imposé par d'autres. Nous sommes libres, mais nous avons nos servitudes. II faut travailler. Beaucoup ont un coup de crayon, mais c'est devant la plaque que l'on voit celui qui est sérieux. C'est long, ardu. Tous les jours, il faut dessiner.
« Nous avons aussi nos déboires : louper une plaque, ce n'est pas grave, si on connaît la cause technique Ce qui est grave, et ça arrive, c'est le manque d'inspiration. « Mais le plaisir de créer, de voir quelque chose surgir de son travail, par ses mains, est exaltant. Il y a d'abord le dessin. Pour moi, c'est une passion, qui est le moteur de tout .
Si on lui demande pourquoi il s'exprime plutôt sur la terre : « La terre permet une transparence, une profondeur, que le papier ne peut donner ».
La liberté de création : « Le dessin, c'est primordial, même dans l'abstrait. Mais l'artiste peut créer des motifs abstraits ou figuratifs : son goût, du moment que le métierr est proprement fait. J'ai fait des œuvres abstraites, mais je ne me sentais pas à mon aise dans ce genre, et puis, j'aime le dessin ».
Il avait exposé à Scaër pour la dernière fois en mai 2001, présentant des œuvres opposant à la fois la froideur des villes et l'ambiance chaleureuse de son enfance auprès de ses grands-parents.
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