L'ancien cimetière bordaient l'ancienne église romane côté rue Jean Jaurès. Une lithographie de Félix Benoist réalisée vers 1865 en atteste. Il fut déplacé afin de libérer de l'espace afin de construire une église plus grande : un arrêté municipal du 22 juin 1873 stipule qu'à partir du 30 juin, les inhumations se feront sur un nouveau site, au carrefour des routes menant à Roudouallec (rue Louis-d'Or) et à Kerflec'h (rue des Haras). Fin juin, la plupart des tombes de l'ancien cimetière furent enlevées avant le début du chantier de construction de la nouvelle église. Au mois de juillet 1873, l'architecte procède au tracé définitif des fondations et autorise le début des travaux de fouilles, mais il reste encore quelques tombes dans le cimetière et certaines ont moins de dix ans ! Il fallait intervenir rapidement avant de poursuivre les fondations.
Les croix indiquent l'emplacement de l'ancien cimetière au sud de l'église, côté rue Jean Jaurès. |
En catimini
L'histoire, ou la légende, raconte que le curé de l'époque voulait accélérer le processus : « De nuit, une trentaine de maçons et de manœuvres se retrouvèrent dans le cimetière, avec pioches, pics et pelles. À la lueur de lampes discrètes, les tranchées de fondation de la future église furent creusées, des cercueils contenant, soit ossements épars, soit des squelettes entiers furent éventrés. Le curé avait fait placer dans l'ancien cimetière un grand chaudron où l'on chauffa de la résine et tous les os récupérés furent trempés et enduits de cette gomme bouillante avant d'être à nouveau enfouis dans une fosse commune creusée à la hâte. Quelques paroissiens du voisinage, alertés par ce feu allumé dans l'ancien cimetière, se rendirent sur les lieux et crièrent au sacrilège. Le curé les chassa, menaçant de les ébouillanter avec la résine en fusion ».
Tombe à chevalet
Il reste aussi dans l'église actuelle quelques pierres tombales de cet ancien cimetière, enchâssées entre les dalles de granit comme celle de Faustin Le Duigou, maire de 1835 à 1844. Des monuments de ce cimetière ont dû être transférés tels quels dans le nouveau cimetière : un d'entre eux est encore visible, le long du mur longeant la rue Louis-d'Or, celui de Charles Yves Sinquin, maire de Scaër de 1830 à 1835. C'est « une tombe à chevalet », typique de l'art funéraire du XIXe siècle, ainsi dénommée car les dalles monolithiques reposent à leurs deux extrémités sur des supports.Cette tombe à chevalet a été transférée de l'ancien cimetière |